RDC: Retrait des Soldats Rwandais Pour la Paix

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RDC: Retrait des Soldats Rwandais Pour la Paix
RDC: Retrait des Soldats Rwandais Pour la Paix

Africa-Press – Congo Kinshasa. Alors que le président congolais, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, et son homologue rwandais Paul Kagame s’apprêtent à entériner, ce jeudi 4 décembre, à Washington, l’accord de paix conclu le 27 juin dernier, de violents combats sont signalés sur certains fronts de l’Est de la République Démocratique du Congo, principalement au Sud-Kivu, province partiellement occupée par l’armée rwandaise et ses supplétifs de l’ Alliance Fleuve Congo/Mouvement du 23 mars (AFC/M23).

Ces affrontements témoignent du climat malsain et explosif qui continue à régner entre Kinshasa et Kigali et de la vive tension entourant la cérémonie historique prévue ce jeudi, à Washington, en présence du Président américain Donald Trump, des membres de son administration.

Il est question, pour Félix Tshisekedi et Kagame, d’entériner deux textes déjà signés par leurs représentants. Notamment: l’accord de paix du 27 juin et le cadre de l’intégration économique régionale du 7 novembre. Selon les dispositions protocolaires prévues sur place, les deux chefs d’État seront d’abord reçus séparément par le président américain, avant d’être ensuite conviés à une cérémonie commune. Autour d’eux, se tiendront d’autres dirigeants africains invités à cette cérémonie comme témoins et comme garants.

Aboutissement d’un long processus

Le geste que Félix Tshisekedi et Paul Kagame s’apprêtent à poser aujourd’hui à Washington est l’aboutissement d’un long processus diplomatique, engagé depuis plusieurs mois, sous la facilitation des Etats-Unis et du Qatar. Concernant la facilitation étasunienne, tout avait commencé par la signature d’une  » déclaration de principe  » intervenue le 25 avril dernier. Ce document fixait le périmètre des négociations, l’esprit de l’accord envisagé, et l’objectif final à venir, à savoir: la fin d’un conflit frontalier alimentant l’instabilité dans les provinces congolaises du Nord-Kivu et Sud-Kivu, depuis plusieurs années.

La  » déclaration de principes  » avait été paraphée en présence du secrétaire d’État américain Marco Rubio. Ce document ouvrait ainsi la voie à la négociation d’un accord plus détaillé. Au terme des tractations diplomatiques parfois houleuses, l’accord détaillé entre la RDC et le Rwanda a été signé le 27 juin, par les ministres des Affaires étrangères des deux pays, en présence du président Trump.

Mais, pour être plus complet, le texte devait aussi prendre en compte un autre volet et non de moindre qui n’est autre que le cadre d’intégration économique régionale, destiné à ancrer la paix dans une logique de coopération économique. Ce document comportant notamment des axes de collaboration, des projets communs, et un chronogramme, n’a été signé que le 7 novembre dernier.

Au Sommet prévu ce jeudi 4 décembre, à Washington, il ne sera donc pas question de renégocier quoi que ce soit. Tshisekedi et Kagame n’auront qu’à parapher politiquement l’ensemble des documents, sous l’œil des partenaires régionaux et internationaux.

Ce qui restera à faire, c seront des accords bilatéraux entre les États-Unis et la RDC d’une part, et entre les États-Unis et le Rwanda d’autre part, afin de concrétiser ce qu’on qualifie déjà comme étant  » les accords de Washington « .

Entre Kinshasa et Kigali, c’est la méfiance !

Après la signature de l’Accord définitif de paix entre la RDC et le Rwanda, le chemin à parcourir pour arriver à la restauration effective de la paix dans l’Est de la RD Congo s’annonce encore long et périlleux, compte tenu de la crise de confiance qui règne qui continue à régner entre les dirigeants de ces deux pays voisins. Pour preuve, Félix Tshisekedi et Paul Kagame ne se sont plus parlé depuis plusieurs mois, étant donné que la RDC accuse le Rwanda de l’avoir agressée militairement et de se servir des éléments de l’AFC/M23 comme ses supplétifs.

L’atmosphère dans laquelle les deux présidents dans la capitale fédérale étasunienne témoigne aussi de la fragilité du moment. Paul Kagame arrive, accompagné de son ministre des Affaires étrangères. Félix Tshisekedi aussi. Mais les deux hommes se méfient ouvertement l’un de l’autre et ne se sont pas parlé depuis des mois.

Pour sa part, le Rwanda, comme pour justifier la présence de ses troupes sur le territoire congolais, accuse Kinshasa (sans en donner les preuves) d’entretenir des génocidaires Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) sur son sol et de ne pas mettre en œuvre les mécanismes de paix déjà existants.

Cela dit, si la cérémonie de ce jour est suivie d’une poignée de mains entre les deux dirigeants, il y aura lieu de s’interroger sur la sincérité du geste. Surtout quand on sait que Kinshasa continue à conditionner la normalisation des relations avec Kigali par le retrait total des soldats rwandais du territoire congolais. Une condition que la RDC brandi aussi concernant l’application de l’intégration économique régionale à l’égard du Rwanda. De là à prédire des lendemains encore incertains dans la région des Grands lacs, malgré la signature de l’accord de paix définitif aujourd’hui, à Washington, nombreux sont les observateurs sceptiques, qui franchissent déjà le pas.

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