Africa-Press – Congo Kinshasa. Une polémique secoue la commune Annexe après que le rapporteur du Conseil communal a saisi le gouverneur de la province du Haut-Katanga. Le rapporteur dénonce de graves irrégularités au sein de l’organe délibérant. Il accuse notamment certains membres du Bureau et de l’opposition de manœuvres politiques pour fragiliser la bourgmestre de la commune. Mais ces accusations n’ont pas tardé à susciter une réaction ferme du président du conseil, qui rejette en bloc les affirmations du rapporteur.
Dans sa correspondance adressée au gouverneur, le rapporteur affirme que plusieurs lettres transmises n’ont pas respecté la procédure légale. Il n’a pas été associé à leur rédaction ni à leur transmission, alors que ces tâches relèvent de ses prérogatives. Le rapporteur estime avoir été volontairement écarté du travail du Bureau pour des raisons politiques. Il indique qu’une partie des conseillers et des membres de l’opposition politique mène un complot contre l’UDPS et l’exécutif communal. « Je n’étais pas là effectivement à cause de ma santé. Ils ne m’ont pas averti de toutes ces démarches. Je suis du même parti politique que la bourgmestre. Ils ont estimé que je ne pouvais pas transcrire fidèlement le rapport et que je ne pouvais pas déposer les lettres aux concernés », déclare Erick Kafeka, rapporteur du Conseil communal.
Une commission créée en violation des textes
Par ailleurs, il dénonce des irrégularités dans la mise en place d’une commission spéciale chargée d’examiner les rapports financiers des services communaux. Aussi, le rapporteur indique que la commission aurait été constituée en violation des textes. Ainsi, son rapport final serait identique à celui produit par une première équipe.
« Sur place, la plénière avait voté pour le changement des membres de la commission car la démarche était hors texte. L’initiateur de la motion était parmi les membres. C’est comme ça que l’on a proposé que la commission ait des membres neutres », dit-il. Et d’ajouter: « La commission n’a pas fourni de nouveaux éléments. Elle est revenue avec le même rapport de la première à la dernière page. Cela confirme que la commission n’a pas fait son travail, elle n’a pas enquêté sur les services. Elle a été séduite par la première commission », explique-t-il.
Le président du conseil clarifie
Toutefois, le président du Conseil communal souligne que le rapporteur tente aujourd’hui de contester une décision prise valablement par la plénière. « Ce jour-là, le rapporteur était absent. Il était malade. Il doit accepter la décision de la plénière. Même moi, président, je ne peux pas aller au-delà de la plénière. Le rapporteur devait s’adresser à la présidence. S’il y a des soucis, on pouvait voir comment résoudre cela en interne », dit Trésor Masirika, président du Conseil communal de la commune Annexe.
De plus, il précise que tous les documents nécessaires ont été correctement annexés et examinés. Il s’agit notamment des procès-verbaux, du rapport de la commission ainsi que des pièces issues des différents services. « Le contrôle a été fait du 1er janvier au 30 juin. Tous les éléments ont été déposés. La lettre du rapporteur n’a aucun soubassement. Nous allons réunir les conseillers et la plénière va décider sur l’affaire », précise-t-il.
Retour sur les faits
Il faut dire que le rapport transmis au gouverneur de province est une conclusion prise lors de la plénière du 24 novembre dernier tenue par le Conseil communal. Lors de celle-ci, les 6 conseillers communaux présents avaient voté pour que la bourgmestre de la commune Annexe soit sanctionnée selon le code de bonne conduite du fonctionnaire de la République. Le Conseil reproche à la bourgmestre Mireille Kileshe en effet la mauvaise gestion et un présumé détournement de 143,695 millions de francs congolais prélevés dans les marchés pour des actions sociales. Ces accusations ont été toutes rejetées par la commune.





