Impression 3D Avec Trompe De Moustique Nécro-Impression

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Impression 3D Avec Trompe De Moustique Nécro-Impression
Impression 3D Avec Trompe De Moustique Nécro-Impression

Africa-Press – Congo Kinshasa. Une équipe de chercheurs en génie biomécanique de l’université McGill, au Canada, inaugure un nouveau concept (et un nouveau mot): la nécro-impression. A savoir l’utilisation de l’organe d’un animal mort dans un système d’impression.

L’équipe a en effet eu l’idée de se servir d’un proboscis de moustique, ce que l’on appelle plus communément la trompe, avec laquelle l’insecte pompe le sang, pour en faire une buse d’impression 3D. Ils peuvent ainsi obtenir un filament de matériau imprimé d’une finesse inédite, impossible à obtenir avec des buses du commerce ou alors à un prix prohibitif.

Le projet a été présenté dans la revue Science Advances mi-novembre 2025. Dans l’article, les chercheurs expliquent que les buses en métal les plus fines disponibles injectent des couches de 35 micromètres mais sont vendues 80 dollars l’unité (68,35 euros). Et les buses en plastique ne descendent qu’à 150 micromètres.

Crocs de serpent et dard de scorpion

L’équipe a étudié d’autres appendices d’autres animaux, comme des crocs de serpents, le dard du conidae (un escargot marin) ou du scorpion. Mais la trompe du moustique a l’avantage d’avoir une rigidité équivalente à celle d’un plastique, et d’être rectiligne pour un diamètre intérieur de 20 à 25 micromètres. Le seul matériau capable de faire mieux serait le verre, avec des filaments de 1 micromètre sortant de buses, mais ces dernières seraient trop fragiles.

Les tests de pression ont aussi permis d’établir que l’appendice avait une résistance mécanique de 708 kilopascals, ce qui reste faible. Une imprimante 3D a donc été construite de toutes pièces. Plus exactement, il s’agit de « direct ink writing », c’est-à-dire une forme d’impression 3D qui injecte des matériaux visqueux en couches si fines que le procédé rappelle l’injection d’une encre. Ici, la trompe de moustique a été fixée à l’extrémité d’un cylindre à piston ressemblant à une seringue.

Résistance aux variations de températures

Plusieurs structures (nids d’abeille, feuilles d’érables) ont été réalisées avec une injection de Pluronic F127, un copolymère. Les chercheurs estiment que les résultats varient très peu par rapport au modèle numérique: 11% d’erreurs concernant le diamètre intérieur et 16,5% concernant l’épaisseur d’une paroi imprimée en 3D. La buse est aussi résistante aux variations de températures (20 à 30 degrés) et de taux d’humidité ambiants (30 à 70%).

L’équipe estime donc avoir démontré la faisabilité de ce projet d’impression dite biohybride. Se pose maintenant la question du test d’autres organes d’autres insectes, en fonction des besoins d’impression, comme le rostre de la réduve (un insecte hémiptère), la trompe de la punaise de lit, de la mouche tsé-tsé ou de la mouche des sables, voire du puceron, dont l’organe s’avère d’un diamètre d’un micromètre.

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