Africa-Press – Congo Kinshasa. Le président congolais a annoncé avoir confié la mission d’information et d’identification de la nouvelle majorité parlementaire au sénateur Modeste Bahati Lukwebo, un dissident du Front commun pour le Congo de Joseph Kabila.
Plusieurs noms avaient circulé ces dernières semaines, dont ceux de Moïse Katumbi et de Jean-Pierre Bemba. Finalement, Félix Tshisekedi a décidé de confier la mission à Modeste Bahati Lukwebo, sénateur issu des rangs du Front commun pour le Congo (FCC) en rupture de ba au sein du camp de Joseph Kabila depuis plusieurs mois.
Dans un communiqué lu à la télévision nationale dans les premières heures de ce vendredi 1er janvier, Désire Cashmir Kolongele Eberande, directeur de cabinet du président de la République, a annoncé que ce dernier a décidé de « confier, conformément à l’article 78 de la Constitution, une mission d’information à Modeste Bahati Lukwebo, en vue d’identifier une coalition majoritaire à l’Assemblée nationale ».
Face au refus du Premier ministre Sylvestre Ilunga Ilukamba de démissionner, Félix Tshisekedi a préféré faire cette annonce par voie de communiqué, plutôt qu’en prenant une ordonnance nommant formellement l’informateur à qui revient désormais la lourde tâche de dégager une nouvelle majorité au profit de l’« union sacrée » souhaitée par le président congolais.
Cette décision du chef de l’État congolais est consécutive à « la fin de l’accord politique entre les forces politiques membres du Cap pour le Changement et celles du Front commun pour le Congo, en vue de la formation d’un gouvernement de coalition représentatif de ces deux regroupements politiques », précise encore le communiqué. La mission est confiée à Modeste Bahati Lukwebo pour une période de 30 jours à compter de ce 1er janvier. Un mandat « renouvelable une seule fois ».
Modeste Bahati Lukwebo, le président de l’Alliance des forces démocratiques et alliés (AFDC-A), a pris ses distances avec Joseph Kabila ces dernières années. En 2018, il espérait que l’ancien président congolais fasse de lui son dauphin, mais Joseph Kabila lui a préféré Emmanuel Ramazani Shadary, candidat malheureux du FCC à la présidentielle du 30 décembre 2018.
La rupture avec le FCC a encore été consommée en juillet 2019, lorsque Modeste Bahati Lukwebo, candidat à la présidence du Sénat, a été écarté au profit d’Alexis Thambwe Mwamba, choisi par Kabila. Bahati avait cependant maintenu sa candidature et, s’il a été battu par l’ancien ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba, il avait tout de même recueilli 43 voix – alors que son parti ne compte que 13 sièges de sénateurs – , contre 65 pour celui qui a été élu à la tête du Sénat.
L’AFDC-A, le parti de l’informateur nommé ce 1er janvier par Tshisekedi, était, avec ses 145 députés, la deuxième force politique au sein du FCC, juste derrière le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), le parti de l’ancien président.