Faut-il rompre avec les États-Unis pour stabiliser la RDC ?

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Faut-il rompre avec les États-Unis pour stabiliser la RDC ?
Faut-il rompre avec les États-Unis pour stabiliser la RDC ?

Africa-Press – Congo Kinshasa. Mieux comprendre le rôle destructif joué par les États-Unis d’Amérique dans la mise à terre de la RDC. Unité des Valeurs dresse une évaluation objective des relations entre la République démocratique du Congo et les États-Unis. Que de déceptions qui poussent ce parti politique à proposer l’ébrèchement des relations diplomatiques et économiques avec les USA.

Le parti politique UV (Unité des Valeurs) établit une chaîne de responsabilités relevant la grande complicité, d’abord de l’homme congolais et son impact dans la destruction de son propre pays. Mais aussi et surtout, démontre-t-il, la méchanceté américaine face à un allié, la RDC depuis l’époque du feu Maréchal Mobutu qui, pourtant, n’avait jamais affiché un comportement hostile envers les Etats-Unis d’Amérique.

En effet, Bill Richardson, représentant permanent des Etats-Unis auprès de l’ONU et envoyé spécial des États-Unis d’Amérique au Zaïre à l’époque, s’excusa auprès du Maréchal pour la peine qu’il ressentait d’être obligé de lui porter le message dont il était chargé. Il commença par évoquer pendant plusieurs minutes les grands services que le Maréchal Mobutu avait rendus aux Etats-Unis depuis son accession au pouvoir, et surtout pendant la guerre froide contre le bloc soviétique. Il vanta la fidélité de l’amitié du Maréchal Mobutu vis-à-vis des Etats-Unis. Puis, il entra dans la conclusion, qui constituait le vrai message.

Comme disaient les Romains : in cauda venenum ! C’est pourquoi, « nous sommes obligés de venir vous voir en tant qu’amis pour vous dire que nous pensons tous qu’il est temps que vous vous retiriez de la scène politique avec honneur et dignité, pendant qu’il en est encore temps.

Nous vous garantissons votre sécurité, celle de votre famille et de vos proches, nous veillerons à ce que votre famille politique et vos proches collaborateurs continuent leur activité politique dans le nouveau cadre de la démocratie qui s’installe. Nous veillerons à ce que vos biens, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, ne soient pas touchés. Nous garantirons votre survie avec les égards dus au chef de l’Etat.

La situation politique actuelle de votre pays est irréversible. Vous devez vous y adapter. Nous avons besoin de votre réponse. Car, demain nous allons donner le même message à Kabila qui devra respecter tous les engagements que nous devons prendre ici », exposa l’ambassadeur Richardson demandant avec insistance à Mobutu de faciliter ce schéma, car, dira-t-il, « nous ne voulons pas voir votre cadavre demain trainer dans les rues de Kinshasa !

C’est pour cela que nous devons tout arranger maintenant pour que vous quittiez la scène politique avec des honneurs et toute dignité« , expression de l’envoyé des États-Unis. Commentaires verbaux que le président Clinton n’avait pas voulu mettre dans la lettre officielle adressée à Mobutu.

Au regard de cette scène pleine d’humiliations et de mépris, non seulement pour Mobutu, mais aussi pour toute la nation congolaise et le pouvoir public qu’il incarnait, il était perceptible que l’arrogance débordante des Etats-Unis et le manque d’estime et de considération à légard d’un chef de l’Etat, le porte-étendard d’une nation, est hallucinante, voir dégoutante.

La RDC permit aux Etats-Unis d’accéder à la suprématie militaire grâce à son uranium

Mis à part les situations de guerres d’agression un peu partout dans le monde, Unité des Valeurs soutient que « les Etats-Unis ont été partie prenante à toutes les actions subversives qui ont contribué à déstabiliser la République démocratique du Congo, à commencer par la neutralisation de Lumumba en 1960, en passant par celle du Maréchal Mobutu en 1997 ; Laurent-Désiré Kabila, en 2001 et bien dautres ».

Il est temps que cela cesse, estime Michel Okongo, car aucune raison, alors aucune, ne saurait justifier les agressions dont notre pays a toujours été l’objet de la part des Etats-Unis d’autant plus que la République démocratique du Congo a toujours offert sa collaboration aux Etats-Unis. « Notre pays permit aux Etats-Unis d’accéder à la suprématie militaire grâce à l’uranium lui concédé qui lui permit de s’imposer militairement et diplomatiquement en août 1945 au plus fort de la deuxième guerre mondiale », écrit l’avocat international.

Depuis 1960 en effet, Mobutu est resté un allié très fidèle des Etats-Unis en Afrique, cette fidélité a été déterminante pendant la guerre froide où Washington et Moscou se disputaient le contrôle des matières premières et les sites stratégiques en Afrique. En 1989, la chute du mur de Berlin sonna le glas de la guerre froide et annonça une nouvelle ère de la suprématie mondiale des Etats-Unis.

Michel Okongo revient sur cette révélation du sous-secrétaire d’Etat américain, Georges Moose devant le Sénat américain en 1993. « Nous devons assurer notre accès aux immenses ressources naturelles de l’Afrique, un continent qui renferme 78% des réserves mondiales de Chrome, 89% de Platine et 59% de Cobalt », fin de citation.

Après le sommet franco-africain de Dakar en mai 1995, le secrétaire au commerce, Ron Brown, lança pour sa part : « les Américains vont tenir la dragée haute aux partenaires traditionnels de l’Afrique, à commencer par la France. Nous ne laisserons plus l’Afrique aux Européens ».

Dans la même lancée, en octobre 1996, lors de sa tournée africaine, le secrétaire d’Etat américain, Warren Christopher renchérit en proclamant que « le temps est fini où l’Afrique pouvait être divisée en sphères d’influences, où les puissances extérieures pouvaient considérer les groupes entiers des pays comme leur domaine réservé.

Aujourd’hui, l’Afrique a besoin du soutien de tous ses amis et pas du patronage exclusif de quelques-uns ». Par ailleurs, des révélations troublantes exposent au grand jour certains compatriotes qui sont en intelligence avec les Rwanda et l’Ouganda.

Dès lors, soutient Michel Okongo, « il appartient à nos services de sécurité et aux organes judiciaires de se mettre à l’oeuvre afin d’identifier les personnes impliquées, de les interpeller, de les juger, et de les confronter à toute la rigueur des lois de notre pays ».

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