Crise à l’Est: RDC Face à une Agression Extérieure

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Crise à l'Est: RDC Face à une Agression Extérieure
Crise à l'Est: RDC Face à une Agression Extérieure

Africa-Press – Congo Kinshasa. Edouard Bizimana, le ministre burundais des Affaires étrangères, revient au micro de la DW sur la crise dans l’est de la RDC, lors d’un sommet régional.

Ce vendredi 14 novembre, Kinshasa était l’épicentre de la diplomatie régionale. Le ministère de l’Intégration régionale y organise un segment de haut niveau, réunissant des décideurs économiques et politiques des pays des Grands Lacs. Objectif: renforcer la coopération économique et consolider la paix durable dans une région trop souvent marquée par les tensions.

Parmi les personnalités présentes, Edouard Bizimana, ministre burundais des Affaires étrangères. Dans cet entretien qu’il nous a accordé, il revient sur la crise persistante dans l’Est de la RDC, la présence des troupes burundaises sur le sol congolais et le rôle des acteurs clés du conflit, notamment le Rwanda, grand absent de cette rencontre.

DW: Vous êtes ici à Kinshasa ou se déroulent la 9e rencontre des chefs d’État de la CIRGL et la conférence interministérielle de la même structure. Quelles sont vos attentes par rapport à ces rencontres?

Edouard Bizimana: La RDC est confrontée à une crise assez importante dont les conséquences affectent directement le Burundi. Nous nous attendons à ce que ce sommet puisse trouver des solutions durables à ce problème qui a longtemps durer. Et vous le savez, le Burundi participe et contribue beaucoup à la stabilisation de l’Est de la RDC. Nous avons des troupes en RDC et ce sont des troupes qui ont été invitées dans le cadre de l’accord bilatéral entre la RDC et le Burundi. Nous sommes là pour soutenir notre voisin qui est confronté à une agression extérieure et dont les conséquences ont un impact direct chez nous. Nous avons déjà accueilli chez nous plus de 100 000 personnes et je pense que le nombre continue d’augmenter. Nous avons intérêt à ce que la RDC puisse avoir la paix et être stable pour effectivement passer à l’autre étape de développement.

DW: Vous parlez d’agression mais l’un des acteurs de ce conflit ne participe à aucune de ces rencontres de la CIRGL, le Rwanda. Comment parler de paix sans l’un des principaux acteurs de cette crise?

Edouard Bizimana: De toutes les façons, si un des acteurs se retire, nous ne pouvons pas rester les bras croisés. On a entendu parler des initiatives de Washington ou de Doha. À notre niveau, nous pouvons faire quelque chose. Nous ne pouvons pas attendre tout de l’extérieur. Et je pense que finalement, le Rwanda finira par rejoindre le train. Sinon, restez à l’écart de toutes ces initiatives, n’aide pas ni le Rwanda, ni la région.

DW: Le 27 juin, la RDC et le Rwanda ont signé à Washington un accord de paix, paradoxalement sur le terrain les opérations militaires se poursuivent. N’avez pas l’impression que rien ne change réellement?

Edouard Bizimana: Je pense qu’il y a des choses qui n’ont pas encore été faites. Et je crois avoir entendu nos voisins le dire aussi. Il y a des choses qui n’ont pas été abordées. Et je pense que la région, le Burundi et les autres partenaires, nous voulons aussi essayer de combler cette lacune qui a été constatée. Et effectivement, sur le terrain, rien ne marche encore, nous tentons d’essayer de faire quelque chose de concret sur terrain. L’accord qui a été signé (à Washington, ndlr), cela ne nous implique pas. Cependant, je pense qu’un accord qui pourra produire des effets durables, devra absolument intégrer le Burundi et les autres partenaires qui sont au premier rang et qui sont directement impactés.

DW: Avez-vous des échanges directs avec le Rwanda? Si oui, avez-vous perçu des signaux qui poussent à croire que la tendance pourrait être inversée?

Edouard Bizimana: Oui, je pense que toutes les portes ne sont pas fermées. Il y a des contacts qui sont faits et bien sûr, on y va doucement. Nous avons constaté qu’il y a une certaine mauvaise foi de l’autre côté, et nous essayons d’y travailler. Petit à petit, je pense qu’on va aboutir à une solution durable parce qu’après tout, personne n’y gagne.

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