Africa-Press – Congo Kinshasa. L’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS/Tshisekedi), parti présidentiel, traverse une nouvelle zone de turbulences. À l’origine, l’application de la redevance statutaire de 10 % imposée aux membres du Parti délégués dans les institutions de la République.
Deux communiqués sortis simultanément témoignent de cette division: celui du secrétaire général en exercice, Augustin Kabuya, et celui de Déogratias Bizibu, secrétaire général désigné par la Convention Démocratique du Parti (CDP).
Le communiqué de Kabuya
Dans un document publié, le lundi 24 août, Augustin Kabuya aa rappelé aux membres de l’UDPS occupant des fonctions politiques qu’ils sont tenus de reverser au Parti 10 % de leurs rémunérations, conformément aux statuts.
Il a cité notamment: les membres du gouvernement, les mandataires publics, les cadres du Cabinet du Chef de l’État, ainsi que les gouverneurs, vice-gouverneurs, maires, bourgmestres et administrateurs de territoire.
Augustin Kabuya avait précisé que cette décision découlerait d’une instruction de la Haute Autorité Politique de Référence, Félix Tshisekedi, transmise lors d’une réunion tenue après la messe en mémoire des pionniers du Parti.
Il a demandé aux concernés de s’exécuter dans un délai de sept jours, en fournissant des preuves de paiement effectués exclusivement sur les comptes UDPS ouverts dans deux banques de la place.
La réplique du camp Bizibu
Moins de 24 heures plus tard, le camp de Déogratias Bizibu contre-attaque. Dans un communiqué signé par le porte-parole du Parti et rendu public ce mardi 25 août, il a dénoncé une « tentative de manipulation de l’opinion publique ».
Selon cette aile issue de la CDP, Kabuya, désormais sans fonction officielle dans les organes du Parti, ne saurait se prévaloir d’instructions du Chef de l’État.
Le communiqué affirme que « la Haute Autorité de Référence n’avait pas d’instructions à donner sur une disposition déjà claire dans les statuts du Parti ».
Il accuse en outre Kabuya de vouloir se remettre en selle politiquement, après avoir été désavoué. Et il exhorte les membres du Parti à continuer à s’acquitter de leurs cotisations et redevances « comme d’ordinaire », en attendant une régularisation administrative.
Une querelle qui fragilise le Parti présidentiel
Cette confrontation n’est pas la première au sein de l’UDPS. Depuis plusieurs mois, le Parti vit une bipolarisation entre l’aile fidèle à Kabuya et celle qui soutient Bizibu, chacun revendiquant la légitimité dans la gestion du Parti.
La question de la redevance de 10 % est loin d’être anodine. Elle représente une source importante de financement pour le fonctionnement du Parti et la préparation des échéances électorales.
En interne, certains cadres dénoncent toutefois une opacité dans la gestion des fonds collectés, ce qui alimente la méfiance entre les camps rivaux.
Conséquences
Sur le plan politique: la bataille Kabuya–Bizibu révèle une lutte de leadership pour le contrôle de l’appareil du Parti, à l’approche de nouveaux rendez-vous électoraux.
Sur le plan institutionnel: les divergences créent un flou chez les membres déployés dans les institutions, qui ne savent plus à quelle autorité se référer.
Sur le plan stratégique: le risque est de voir l’UDPS affaiblie par ses querelles internes, alors qu’elle doit conserver sa cohésion pour maintenir son statut de parti présidentiel.
La crise autour de la redevance de 10 % dépasse la simple question financière. Elle cristallise les tensions de leadership au sein de l’UDPS/Tshisekedi et pose la question de la légitimité des organes dirigeants.
Tandis que Kabuya revendique une instruction présidentielle, le camp Bizibu y voit une manipulation destinée à préserver son influence.
Rappelons que, pas plus tard qu’hier, le député national Eteni Longondo a insisté sur la nécessité pour les deux camps du Parti de dépasser leurs différends, qui selon lui profitent aux autres formations politiques et affaiblissent l’UDPS dans son action en faveur de la population.
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