Détournements « sans preuves » : La jurisprudence Kamerhe épargne Matata

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Détournements « sans preuves » : La jurisprudence Kamerhe épargne Matata
Détournements « sans preuves » : La jurisprudence Kamerhe épargne Matata

Africa-Press – Congo Kinshasa. Détournements « sans preuves » ! C’est la raison principale évoquée par la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe dans l’acquittement, jeudi dernier, de Vital Kamerhe, leader de l’Union pour la nation congolaise.

Détournement, ce sont aussi les mêmes charges retenues – sans preuves évidentes- contre l’ancien Premier ministre, Matata Ponyo Mapon. Kamerhe ayant été blanchi, en l’absence de preuves, dans les griefs lui imputés dans l’un des volts du programme, dit des « 100 jours », la RDC dispose désormais d’une jurisprudence – en béton d’ailleurs – dont on pourrait faire recourir pour des dossiers similaires. Pourquoi pas celui du Parc agro-industriel de Baukanga-Lonzo qui colle à la peau le sénateur Matata.

L’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon aura la preuve que la justice congolaise serait une « justice politique » ou les juges ne disent rien que le droit. En acquittant totalement Vital Kamerhe dans cette affaire de détournement de fonds alloués au « Programme dit de 100 jours », la justice congolaise a créé une jurisprudence qui doit être suivie. D’ailleurs, il est sage de faire l’économie du ridicule, en ne s’engageant pas dans une procédure dénuée de tout bon sens. Sauf vouloir autre chose, la justice congolaise a, elle-même, tracé la voie.

Dans le cas Kamerhe, il apparaît qu’aucune preuve le liant directement à des détournements n’avait été trouvée. Le tribunal s’était créé donc l’infraction de « responsable intellectuel » de détournement.

Des juristes avaient eu du mal à retrouver cette infraction dans l’infrastructure juridique du pays. Mais, comme il s’agissait d’un procès politique, il fallait servir une opinion publique qui voulait des résultats palpables dans la lutte contre la corruption. Le public était servi et des partenaires extérieurs séduits.

Malheureusement, lorsque la politique n’est pas juste en interférant dans les décisions judiciaires, les juges sont obligés à la fin de compte de se rebiffer. C’est ce qui vient de se produire lorsque la Cour de cassation a ordonné à la Cour d’appel de Kinshasa/Gombe de revoir les jugements rendus. Il devenait plus que clair que la décision d’avaler les vomis était prise. En procédant de la sorte, les autorités discréditent la justice. L’unique voie qui puisse convenir est de ne point faire une chose et son contraire en même temps.

Ne plus se dédire

En restant logique avec soi-même, la Justice devra se mettre en situation de ne point offrir un spectacle des contradictions qui n’honore personne. Surtout le pays. La planète entière n’acceptera pas toujours que des gens se permettent de tout manipuler à leur profit ou pour régler des comptes politiques à des adversaires, voire à des gens dont les têtes ne plaisent pas. C’est le cas de Matata Ponyo, candidat président de la République, sérieux, avec un projet basé sur un leadership visionnaire.

En cherchant à tout prix à lui régler des comptes, on enfonce non seulement la justice, mais aussi l’ensemble des institutions. La justice est rendue au nom du chef de l’Etat.

Faudrait-il se soumettre à une justice qui se soumet elle-même à des forces tapies dans l’ombre et qui tirent les ficelles ? Difficile dans ces conditions de parler de l’Etat de droit tant vanté par des partisans du pouvoir.

En se mettant en situation de se laisser influencer par des puissances politiques et d’argent, il est évident que la grande responsabilité revient à aux magistrats d’affirmer leur indépendance vis-à-vis de toutes ces forces centrifuges. La société n’est pas dupe que les magistrats jouent un jeu malsain au point qu’en lieu et place de réguler les rapports dans la société, ils vont porter la responsabilité des divisions à cause des injustices flagrantes.

Nul n’a le droit de se soumettre à une justice politique. La justice doit être au service du droit !

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