Africa-Press – Congo Kinshasa. Dans une lettre adressée à la ministre des Affaires étrangères, le Mouvement citoyen Filimbi et l’ONG de défense des droits humains BADILIKA asbl, ont dénoncé ce qu’ils qualifient de pratiques d’extorsion et d’atteintes graves aux droits des demandeurs des passeports biométriques au centre temporaire de capture de Béni, chef-lieu provisoire du Nord-Kivu.
Dans ce document parvenu ce samedi 29 novembre à Actu30.cd, ces deux structures citoyennes déplorent l’exigence d’une somme d’environ 50 $ supplémentaires, sans aucun soubassement légal ni preuve de paiement, imposée à chaque requérant, à défaut de quoi la demande est repoussée à un long délai.
« Alors que le tarif du passeport est fixé à 75 $ payé en banque conformément à la réglementation du ministère des Affaires étrangères, nous avons documenté des pratiques d’une gravité exceptionnelle, notamment: des agents se réclamant de l’Agence nationale de renseignements (ANR) exigent 30 $ auprès de chaque demandeur lors du dépôt de la preuve de paiement bancaire ; le personnel affecté à la capture biométrique impose 20 $ supplémentaires à chaque requérant », dénonce cette correspondance.
Face à ces dérives, le mouvement Filimbi et l’ONG BADILIKA asbl exigent l’ouverture d’une enquête indépendante pour identifier les agents impliqués dans cette mafia et leur réseau, d’engager des sanctions disciplinaires contre les responsables des services concernés et de publier un communiqué officiel pour éclairer la population sur les mesures prises afin de rétablir la transparence dans cette opération.
