Udps : « Kabund est indéboulonnable selon le droit », estime Jacques Ndarabu

9
Udps : « Kabund est indéboulonnable selon le droit », estime Jacques Ndarabu
Udps : « Kabund est indéboulonnable selon le droit », estime Jacques Ndarabu

Africa-Press – Congo Kinshasa. Dans un entretien exclusif accordé jeudi à ouragan.cd, ce jeune diplômé en relations internationales a fait remarquer que Kabund peut se résoudre à cristalliser la situation au sein de son parti, Udps, en refusant de démissionner comme le lui obligent certains de ses camarades. L’analyste a relevé que le faire partir de force reviendrait à énerver le droit.

D’après ses propos, les statuts de l’Udps avaient déjà été violés par son président empêché, en faisant de Jean-Marc Kabund président intérimaire du parti. A ses yeux, il appartient à ce dernier de se rendre compte de la crise de confiance instaurée entre lui et une majeure partie des combattants, pour quitter volontairement la tête du parti et éviter ainsi une énième violation du droit.

Ouragan.cd : Comment analysez-vous la situation qui prévaut à l’Udps à propos de Jean-Marc Kabund ?

Sur le plan juridique nous devons d’abord savoir par quel mécanisme Kabund est devenu président a.i. Il a été président ad interim par un mandat spécial. Ce mandat a été émis par le président [du parti, ndlr] qui était M. Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Ceci a été fait avant sa prestation de serment. Aujourd’hui la difficulté ce qu’étant déjà président de la République, il n’engage plus le parti. Il ne saura plus prendre un autre mandat pour lui retirer cette qualité. Or, par parallélisme de forme, c’est le même acte qui a investi qui doit être posé pour chasser M.Kabund de son poste de président a.i de l’Udps. Par conséquent, on peut comprendre qu’il soit poussé à la démission de son poste de premier vice-président de l’Assemblée nationale (comme lui-même l’avez d’ailleurs déjà souhaité), mais il y aura une difficulté majeure sur le plan juridique quand il s’agira de le pousser à la démission de la tête de l’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps).

Ouragan.cd : A votre avis, quelles sont les solutions qui pourraient être envisagées pour que Jean-Marc Kabund arrive à quitter effectivement le parti, est-ce la convocation du congrès?

C’est très difficile. Comme Kabund n’est pas devenu président intérimaire à la faveur du congrès. Selon les textes qui régissent l’Udps, c’est le groupe des trois (je ne sais pas trop bien comment on les appelle) qui devraient en principe conduire le parti en cas d’empêchement du président). Mais cela a été biaisé par le président de la République lui-même avec sa formule étrange [de président intérimaire, ndlr] qui n’existe nulle part dans les textes du parti. Maintenant il est pris par son propre piège. C’est difficile que Kabund puisse quitter l’Udps de la manière dont certains membres du parti le veulent. De façon légale, il aurait fallu que la personne qui lui a confié ce mandat spécial puisse le lui retirer. Pourtant, à ce jour, Félix Tshisekedi, en sa qualité de président de la République, n’engage plus le parti. Par conséquent M. Kabund reste le chef du parti, à moins qu’il décide lui-même de démissionner.

Ouragan.cd : Il y a-t-il lieu de craindre le blocage à même d’ouvrir la voie au bicéphalisme dès lors que Kabund risque de n’être qu’un président intérimaire sur le plan de la forme, car dans le fond il est quasi évident qu’il aura du mal à s’imposer ?

Honnêtement, la logique est celle-là [ Kabund demeure président intérimaire jusqu’à ce que le mandat lui soit retiré ou quand il souhaitera quitter volontairement ce poste, ndlr]. Mais vu que nous sommes dans un pays où les gens ne respectent pas les textes, il n’est pas étonnant de les voir agir autrement. Ils peuvent chercher d’autres mécanismes pour le débouter. Néanmoins, ce ne sera que de l’anarchie.

Certains membres de l’Udps, à l’instar du député Paul Tshilumbu, évoquent également la difficulté qu’aura Kabund de gérer le parti au quotidien s’il se décidait d’engager un bras de fer en refusant de rendre le tablier. Plusieurs structures du parti ont déjà exprimé leur désaveu vis-à-vis de son égard à la suite de l’annonce de sa démission du poste de premier vice-président de l’Assemblée nationale. Mais malgré ces multiples déclarations, le concerné n’a toujours pas donné sa position officielle, si bien que sa lettre de démission n’est pas déposée au bureau de l’Assemblée nationale.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Congo Kinshasa, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here