Africa-Press – Congo Kinshasa. Ce lundi 20 octobre 2025, la ville de Kisangani a été le théâtre d’une manifestation de colère des victimes de la guerre de six jours, protestant contre l’interruption des activités du Fonds spécial pour la réparation et l’indemnisation aux victimes des activités illicites de l’Ouganda en RDC (Frivao) depuis le mois de juin, soit près de cinq mois déjà.
La tension était palpable aux alentours de 10 heures du matin sur l’avenue Munyororo, artère principale menant à l’université de Kisangani. Une foule nombreuse de victimes a momentanément bloqué la circulation, scandant des chants et brandissant des banderoles pour exiger la reprise immédiate de leur processus d’indemnisation.
Massés devant le bureau de la coordination nationale du Frivao, les manifestants ont exprimé leur profonde inquiétude quant à l’avenir du Fonds. L’enjeu est de taille: le paiement des réparations dues par l’Ouganda, conformément à l’arrêt de la Cour internationale de Justice (CIJ).
« Nous demandons aux autorités d’autoriser la reprise des activités ici. Cela fait cinq mois que tout est à l’arrêt, et aucune autorité ne nous explique la situation », a dénoncé une victime en colère.
Elle a ajouté, sur un ton ferme, que « s’ils veulent détourner notre indemnisation, ça ne passera pas. Nous demandons au nouveau ministre de la Justice de s’impliquer rapidement pour sauver la situation des victimes de Kisangani. »
Blocage institutionnel et comptes gelés
La crise au sein du Frivao est au cœur de ce blocage. Les activités sont suspendues dans un contexte de troubles judiciaires et administratifs. Les autorités intérimaires du Fonds sont sous le coup d’une procédure judiciaire, et les comptes sont toujours gelés, paralysant toute opération.
Malgré sa récente réhabilitation, le coordonnateur, Mgr François Mwarabu, n’a jamais pu reprendre pleinement ses fonctions, laissant la coordination nationale de Kisangani dans un silence angoissant pour les bénéficiaires.
Le personnel également dans l’incertitude
Les conséquences de cette paralysie ne se limitent pas aux victimes. Le personnel du Frivao subit également les contrecoups de la situation, avec cinq mois d’arriérés de salaire. Les agents se retrouvent impuissants, subissant une incertitude prolongée qui aggrave le climat de défiance générale.
En élevant la voix ce lundi, les victimes de la guerre de six jours entendent « voir clair » dans la gestion du Fonds et mettre la pression sur le gouvernement central pour qu’il débloque au plus vite le processus vital de leur indemnisation.
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