Africa-Press – Côte d’Ivoire. Comme une tortue ? Comme un manchot ou plutôt comme aucun autre animal vivant ? La locomotion des plésiosaures a toujours fasciné les paléontologues mais aussi les scientifiques de disciplines plus éloignées comme ceux spécialisés dans l’étude des systèmes de propulsion, d’engins sous-marins notamment.
Plusieurs modèles de nage ont été suggérés pour tenter de percer à jour leurs performances aquatiques mais aucun n’a encore reçu l’aval, définitif, de la communauté scientifique. Aujourd’hui, grâce à cette nouvelle discipline qu’est la paléobionique qui permet de reproduire des formes de vie éteintes et de les animer grâce à la robotique molle, la réponse se précise.
Des géants des mers
Les plésiosaures sont des reptiles marins qui vivaient dans les mers et les océans du Jurassique et du Crétacé. A la même époque, les dinosaures occupaient la plupart des niches écologiques sur la terre ferme. Les deux groupes se sont éteints en même temps, il y a environ 66 millions d’années. Depuis lors, aucune créature semblable n’a existé. La plupart d’entre eux étaient dotés d’un (très) long cou aux multiples vertèbres et de quatre membres-nageoires. Ce sont ces quatre membres qui ont été reproduits par une équipe internationale pour un petit un robot biomimétique équipé de nageoires articulées, permettant de tester différents schémas de mouvement.
Aujourd’hui la plupart des animaux marins munis de membres (tortues ou lion de mer) utilisent principalement les membres antérieurs pour se propulser tandis que la paire de nageoire postérieure est plutôt dévolue à la direction. Chez les plésiosaures, les résultats procurés par le robot, et publiés dans la revue Scientific Reports, indiquent que les quatre nageoires travaillaient de manière complémentaire. À basse vitesse, elles se déplaçaient simultanément pour générer une propulsion stable. À haute vitesse, une coordination différenciée optimisait l’efficacité énergétique, les nageoires avant assurant la puissance et les nageoires arrière jouant un rôle ajusteur.
Pas encore une vue globale de la nage des plésiosaures
« Au lieu de nous concentrer uniquement sur la façon dont l’eau interagit avec le corps des plésiosaures, c’est-à-dire sur l’hydrodynamique de la nage, nous avons décidé d’examiner comment ces animaux contrôlaient leurs mouvements », résume dans un communiqué, Akira Fukuhara, auteur principal de l’étude. Mais celle-ci ne porte que sur l’analyse des quatre nageoires or les plésiosaures sont des animaux qui possédaient également des cous allongés mais dont la taille variait fortement entre les espèces. Les dimensions de cet appendice n’ont pas été pris en compte dans cette recherche. L’équipe espère créer de nouveaux modèles qui intègrent les rôles du cou, de la tête et du torse pour mieux comprendre la nage des plésiosaures.
La compréhension de l’aptitude natatoire des plésiosaures permet d’en apprendre plus sur leur comportement et leur mode de vie: connaissant leurs capacités il est possible d’en déduire leur périmètre de déplacement et quelles proies ils pouvaient poursuivre en ayant une bonne chance de les croquer. Mais ce type de recherche a potentiellement des répercussions sur des domaines très éloignés et impliquant de la haute-technologie. Ainsi, les auteurs suggèrent que leur étude pourrait servir à concevoir de nouveaux modes de propulsion pour des robots sous-marins.
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