Valérie Levkov (EDF) : « L’Afrique peut pourvoir à ses besoins énergétiques, mais aussi exporter »

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Valérie Levkov (EDF) : « L’Afrique peut pourvoir à ses besoins énergétiques, mais aussi exporter »
Valérie Levkov (EDF) : « L’Afrique peut pourvoir à ses besoins énergétiques, mais aussi exporter »

Africa-Press – Côte d’Ivoire. Aux commandes de l’unité Afrique, Moyen-Orient et Méditerranée orientale d’EDF depuis 2015, Valérie Levkov est au cœur de la stratégie du géant mondial de l’électricité sur le continent, au moment où celui-ci fait l’objet d’un plan de renationalisation à hauteur de 9,7 milliards d’euros. En sept ans, EDF, auparavant présent uniquement au Maroc, en Égypte et en Afrique du Sud, s’est déployée en Côte d’Ivoire, au Ghana et au Sénégal, ainsi qu’au Cameroun, avec le projet de la centrale hydroélectrique Nachtigal.
Entre nucléaire, thermique, gaz, hydraulique, éolien, biomasse et solaire, l’énergéticien français varie son offre et renforce sa présence sur le continent. Rencontrée à Abidjan, en marge de l’Africa CEO Forum 2022 (13-14 juin), la directrice Afrique de l’énergéticien français revient sur les dossiers prioritaires.

Énergies « propres »
Pour Valérie Levkov, il apparaît très important de miser sur le continent africain : « D’abord, parce que c’est un grand continent en plein essor avec une démographie très importante. Désormais, il est essentiel de l’accompagner dans sa transition énergétique et de contribuer à donner accès à l’énergie aux 650 millions de citoyens africains qui en sont privés. » Consciente des fortes prévisions de croissance, de la dynamique du secteur et de sa rentabilité potentielle, la directrice Afrique de l’électricien français met en avant le potentiel « énorme » du continent. Au-delà du temps d’ensoleillement très élevé, le continent regorge également de multiples ressources énergétiques, « propres », notamment hydrauliques, éoliennes et biomasse.

« L’Afrique dispose de tous les moyens et de toutes les ressources naturelles pour développer son électricité et réussir sa transition avec des énergies décarbonées », souligne Valérie Levkov. Alors qu’elle prône le mix énergétique et l’usage paritairement local, cette ingénieure de formation n’écarte pas l’option d’exportation vers l’Europe. « L’Afrique est capable de pourvoir à ses besoins, mais aussi d’exporter », affirme-t-elle.

Sécuriser les projets importants
Dans un contexte très compétitif, la cheffe de l’unité Afrique d’EDF veut accélérer l’accès à l’électricité. « Chaque pays possède des ressources naturelles qui se distinguent. Pour les développer toutes en parallèle, il faut s’adapter aux conditions locales et faire passer tous les voyants au vert », insiste Valérie Levokov. Et de réitérer : « Le continent a besoin, en toute urgence, de l’énergie. » Avec l’appui des bailleurs de fonds internationaux et des grands développeurs, qui peuvent apporter leurs capacités techniques et financières, l’électrification mènera rapidement au développement industriel de l’Afrique. « Sans énergie, il n’y aura pas de stabilité et la pauvreté risque de perdurer », met-elle en garde.

Si elle se veut optimiste pour la suite, grâce au soutien des banques de développement et des grands fonds multilatéraux, la responsable s’interroge sur la sécurisation de ces projets « importants ». « Dans un contexte d’instabilité, la question qui se pose est comment procéder dans des conditions de sécurité humaine. Pour des développeurs comme nous, l’un des soucis majeurs est la sécurité de notre personnel et de tous les gens travaillant avec nous dans ce projet », conclut Valérie Levkov.

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