Africa-Press – Djibouti. En 1994, lors d’une période de sécheresse sévère, une forêt fossilisée est apparue dans le lit de la rivière Kiso, au Japon. Plus de 400 souches d’arbres se sont retrouvées à l’air, dressées sur un tapis de feuilles fossilisées. Depuis, la rivière a repris ses droits et la majorité de ces restes sont de nouveaux submergés. Mais les paléontologues ont pu analyser 137 souches et plusieurs dizaines de feuilles. Leurs résultats sont désormais disponibles, publiés dans la revue Scientific Reports.
Une forêt monodominante
La presque totalité (95%) des souches examinées correspondait à une seule espèce : Wataria parvipora. Il s’agit d’un bois fossile aisément identifiable par ses anneaux de croissance distinctifs, ses rayons de parenchyme abondants et son absence de canaux de résine. Présents en Asie et en Europe, à la fin du Miocène et au Pliocène, des fossiles de ces arbres et ont déjà été étudiés. Ici, ils sont âgés de 10 à 5 millions d’années et ils formaient une forêt monodominante qui s’étendait sur 2000 mètres carrés.
L’équipe a également constaté que les souches étaient exclusivement recouvertes d’un type spécifique de feuilles portant le nom Byttneriophyllum tiliifolium et dont des restes sont retrouvés dans toute l’Eurasie à la même période que W. parvipora. Ces feuilles sont considérées comme faisant partie de la famille des malvacées qui compte dans ses rangs le cacaoyer, le coton ou encore le gombo.
Anneaux de croissance caractéristiques de Wataria parvipora. Crédits : Nishino et al., Scientific Reports.
Un lien établi
S’il paraît simple d’établir aujourd’hui à quel arbre appartiennent les feuilles mortes, ce lien est bien plus difficile à établir pour des espèces végétales disparues dont la plupart ne sont connues que par quelques fragments. Mais 98% des feuilles retrouvées sur la zone sont de la même espèce et les chercheurs ont démontré qu’elles ont été trouvées là où elles sont tombées et qu’elles n’ont pas été apportées par un quelconque processus. Ils peuvent ainsi affirmer que les Byttneriophyllum tiliifolium sont les feuilles de Wataria parvipora.
D’autres études ont lié les feuilles de B. tiliifolium à un fruit : Banisteriaecarpum giganteum. Cependant, les paléontologues n’ont pour le moment trouvé aucune trace de ce dernier dans la forêt japonaise. Une éventuelle nouvelle découverte n’est pas à exclure. Elle permettrait alors d’affirmer que ces trois structures, avec des noms de genre et d’espèces différents, appartiennent en réalité à un seul et même végétal.
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