Africa-Press – Djibouti. Aussi gros qu’un léopard et doté de puissantes mâchoires, le Bastetodon syrtos hantait les forêts de Fayoum et devait s’attaquer aux ancêtres des hippopotames, des éléphants ou des damans. Trente millions d’années après, la région est devenue désertique et vient de livrer un crâne de cette créature qui était inconnue des scientifiques jusque-là.
Hommage à une déesse
Le fossile appartient au groupe des hyaenodontes, des mammifères qui ont évolué bien avant les carnivores modernes et qui étaient des prédateurs redoutables aux dents acérées (semblables à celles des hyènes) et aux mâchoires musculeuses capables de mordre avec force. Le crâne retrouvé presque intact a donc permis de caractériser une nouvelle espèce et un nouveau genre dont le nom rend hommage à la déesse, à tête de chat, Bastet qui symbolisait la protection, le plaisir et la bonne santé. La description complète de ce qui devait être le prédateur apex de la région fait l’objet d’une publication dans le Journal of Vertebrate Paleontology.
Outre l’identification de Bastetodon, l’équipe de paléontologues a réexaminé des fossiles de hyaenodontes découverts dans les roches du Fayoum il y a plus d’un siècle. Ces fossiles, initialement attribués à un groupe européen, ont été reclassés sous un nouveau genre, Sekhmetops, en hommage à la déesse Sekhmet. Cette réévaluation suggère que les hyaenodontes africains ont joué un rôle majeur dans la dispersion des carnivores à travers l’Eurasie.
Les plus grands carnivores terrestres
Les recherches indiquent qu’à partir de 18 millions d’années, certains hyaenodontes figuraient parmi les plus grands carnivores terrestres. Toutefois, les changements climatiques et les modifications tectoniques du continent africain ont ouvert la voie aux ancêtres des félins, canidés et hyènes modernes, entraînant le déclin et l’extinction des hyaenodontes.
« La découverte de Bastetodon constitue une avancée majeure dans la compréhension de l’évolution des hyaenodontes et de leur dispersion à l’échelle mondiale », explique Shorouq Al-Ashqar, principale auteure de l’étude. « Nous espérons poursuivre nos recherches pour mieux comprendre les interactions entre ces prédateurs et leur environnement à travers le temps et les continents. »
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