Africa-Press – Djibouti. Le groupe Afrique II, qui réunit environ trente nations d’Afrique subsaharienne, s’est réuni mardi à Washington pour une réunion cruciale, en marge des Assemblées de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale. A sa tête pour l’année 2025, la République de Djibouti, représentée par son ministre de l’Economie et des Finances, Ilyas Moussa Dawaleh, qui a marqué le début des discussions.
Le passage de témoin entre la Côte d’Ivoire et Djibouti s’est opéré dans un contexte inédit, alors que le FMI s’apprête à instaurer une nouvelle chaise exclusivement dédiée à l’Afrique subsaharienne. Une reconfiguration historique qui redéfinit les équilibres de représentation et annonce une redistribution des cartes au sein des instances financières internationales.
Pour M. Dawaleh, cette situation exige une redéfinition stratégique. « La présidence djiboutienne arrive à un carrefour crucial », a-t-il affirmé, en soulignant la continuité dans la composition du groupe tout en appelant à une attention plus intense sur les défis spécifiques à la Banque mondiale.
Sur le plan macroéconomique, le ministre a dressé un tableau nuancé: une croissance mondiale qui peine à accélérer, mais une Afrique subsaharienne qui, malgré les vents contraires, parvient à stabiliser ses indicateurs. Les tensions géopolitiques, la volatilité des marchés et les chocs climatiques – devenus plus fréquents et plus violents – restent néanmoins des menaces permanentes sur les trajectoires nationales.
Dans cette situation, le ministre djiboutien a exhorté la Banque mondiale à intensifier son soutien aux réformes en cours. Il a également salué le succès de la récente reconstitution de l’Association internationale de développement (IDA), essentielle pour le financement des pays les plus pauvres, tout en appelant à un engagement renforcé des États membres dans les augmentations de capital de la BIRD et de l’IFC.
Le point culminant des discussions a été le lancement du processus de reconstitution de l’IDA 21 avec une promesse ambitieuse: mobiliser 100 milliards de dollars pour soutenir les infrastructures, l’éducation, la santé, et surtout l’accès à l’énergie dans une région où plus de 600 millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’électricité.
Dans une intervention notable, le nouveau Directeur Exécutif représentant le groupe a souligné l’importance d’un dialogue constant avec les donateurs et d’une créativité accrue pour surmonter les résistances financières des partenaires traditionnels.
Plus que des chiffres, Djibouti a cherché à insuffler un esprit. Celui d’une Afrique solidaire, stratège, et consciente de sa force collective. « Le groupe Afrique II est déterminé à parler d’une seule voix pour défendre ses priorités », a souligné M. Dawaleh.
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