L’eau de notre planète a-t-elle vraiment une origine extraterrestre ?

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L'eau de notre planète a-t-elle vraiment une origine extraterrestre ?
L'eau de notre planète a-t-elle vraiment une origine extraterrestre ?

Africa-Press – Djibouti. L’eau des océans, lacs, rivières, banquises, ainsi que celle séquestrée à des centaines de kilomètres de profondeur dans les roches du manteau est présente sur notre planète depuis les premières étapes de sa formation il y a 4,6 milliards d’années, soutient une équipe des géologues de l’université d’Oxford (Royaume-Uni) dans la revue Icarus. Dans sa très grande majorité, elle n’a pas été apportée par des corps extraterrestres riches en eau – comètes et astéroïdes – qui se sont écrasés par la suite sur la Terre, comme les scientifiques tendaient à le penser depuis des dizaines d’années.

En 2020, des chercheurs du Centre de recherches pétrographiques et géochimiques (CRPG) à Vandœuvre-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle) avaient fourni les premières preuves de ce scénario. Ils avaient analysé un certain type de météorites, appelées « chondrites à enstatite », dont la composition chimique est quasiment identique aux roches terrestres: elles se sont formées en effet dans la même région du Système solaire que la Terre primitive, et auraient servi ainsi de matériau de base lors du processus d’accrétion.

Des roches très sèches, mais pas totalement

Les scientifiques étaient persuadés que les chondrites à enstatites étaient totalement sèches, d’où l’idée que l’eau de la Terre avait été apportée ultérieurement par d’autres objets riches en eau. Mais l’équipe nancéenne a découvert qu’elles contenaient en réalité une toute petite quantité d’eau: quelques dixièmes de pourcents. Mais puisque ces roches ont formé la totalité de notre planète, soit un volume faramineux, elles contiendraient assez d’eau pour expliquer la très grande majorité du stock actuel.

Possible contamination

Cette théorie attendait toutefois d’être confirmée par d’autres résultats et études indépendantes, sachant qu’il existe très peu de chondrites à enstatite dans les collections de météorites (environ 200 spécimens sur quelque 70.000 météorites de tous types répertoriées à ce jour), et que ces roches présentent souvent de très importants signes d’altération. Des doutes subsistaient ainsi sur les mesures des chimistes du CRPG: leurs interprétations auraient pu être faussées, en effet, par une possible contamination avec des matériaux terrestres.

Sérendipité

Mais ces réserves viennent d’être levées par l’équipe britannique qui s’est penchée sur un autre échantillon: une chondrite à enstatite de 147 grammes récupérée en 2012 en Antarctique, appelée « LAR 12252 ». Grâce au synchrotron Diamond Light Source situé dans l’Oxfordshire, les chercheurs ont réalisé des analyses plus étendues que précédemment: dans les parties non cristallines, où l’hydrogène avait déjà été détecté, mais aussi cristallines – et ce un peu par hasard explique un communiqué de l’université d’Oxford.


Des quantités cinq fois plus importantes

Or les mesures ont révélé que les parties cristallines contiennent aussi de l’hydrogène, associé à du soufre… mais en quantité cinq fois plus importante que l’étude de 2020 ! De quoi balayer encore plus l’hypothèse d’une origine extraterrestre de l’eau. « Nous avons été extrêmement enthousiastes lorsque les analyses ont révélé la présence de sulfure d’hydrogène dans l’échantillon, mais pas là où nous l’attendions, témoigne Thomas Barrett, auteur principal de l’étude. La probabilité que ce sulfure d’hydrogène provienne d’une contamination terrestre étant très faible, ces travaux apportent des preuves essentielles à l’appui de la théorie selon laquelle l’eau sur Terre est native, c’est-à-dire un produit naturel de la composition de notre planète. »

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