A l’aéroport de Djibouti, la douane veille au grain

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A l'aéroport de Djibouti, la douane veille au grain
A l'aéroport de Djibouti, la douane veille au grain

Africa-Press – Djibouti. Forte d’une trentaine d’âmes, la Division de la Douane en poste à l’aéroport veille jour et nuit. Dans cette poche de l’aéroport où elle a ses quartiers, on ne chôme jamais. On ne dort jamais non plus. Parce que le trafic aérien ne connaît guère de jour de repos. Parce qu’il faut tout contrôler: les frets, les bagages des passagers, les passagers eux-mêmes. Parce qu’il s’agit de protéger le territoire national et les citoyens contre les méfaits de la contrebande et des produits illicites tout en garantissant en même temps les recettes de l’Etat.

Compte tenu de la nature de sa mission, la Division de l’aéroport, comme on l’appelle plus communément, répartit ses effectifs en trois sections à l’intérieur desquelles des groupes mixtes de douaniers se relaient. 24 heures sur 24.

Il y a d’abord le bureau des frets qui, en dépit de sa dénomination quelque peu restrictive, assure en réalité un travail beaucoup plus vaste. De fait, son champ d’intervention englobe un autre chantier non moins colossal: celui des recettes. Le combat sur deux fronts lui donne une dimension particulière. Un rôle de sentinelle que les hommes et les femmes qui la composent assument par leur détermination et leur vigilance s’appuyant sur de longues années de métier et d’adresse éprouvée.

Il y a aussi le bureau des passagers et celui des postes qui assurent également des opérations de contrôle. De jour comme de nuit. Les bagages qui s’amoncellent dans les soutes des avions à l’arrivée sont inspectés avec la même rigueur que les colis en provenance de l’étranger. 9n fait attention à tout. Les passagers eux-mêmes n’y échappent pas, surtout pas les effets personnels avec lesquels ils débarquent, mine de rien, des appareils. La sophistication de la fraude est telle que les objets les plus ordinaires peuvent en cacher d’autres. Il faut savoir séparer le bon grain de l’ivraie en faisant appel à un simple flair, un début d’intention là où le retour d’expérience, le plus efficace de tous les outils de contrôle, ou les caméras de surveillance qui quadrillent l’espace ne suffisent pas pour démasquer un contrebandier au col blanc, un trafiquant aguerri, ou tomber sur un gros lot. Un contrôle en apparence anodin, et tous les plans imaginés par un réseau de narcotrafiquants s’écroulent. Comme un château de cartes. Parce que les douaniers sont les seuls à accéder au langage abscons des trafiquants, à pouvoir décrypter leurs faits et gestes, on passe l’espace d’un cillement aux choses sérieuses: des contrôles plus poussés sur les marchandises suspectes avant leur saisie ou, pire, l’intervention des forces de police quand cela s’avère nécessaire.

Il y a enfin les moyens techniques dont la Division de l’aéroport s’est dotée pour être en mesure de contrebalancer le poids de la contrebande et des trafics illicites. Les matériels utilisés sont légion. Certains se dérobent au regard des voyageurs – notamment les écrans reliés aux scanners- quand d’autres trahissent le recours à une technologie de pointe. Par leur portée novatrice et leur impact significatif sur l’activité douanière, ces instruments ne sont seulement les yeux et les oreilles de la Division de l’aéroport. Ils en sont le cœur. Une grande partie eu travail repose en effet sur les innovations technologiques dont ils sont l’incarnation. Dans la guerre qui se livre au quotidien dans l’enceinte de l’aéroport, l’attelage Homme/machine peut s’enorgueillir d’avoir remporté de nombreuses batailles. Le butin est naturellement considérable. Même si M. Guirreh Allaleh, chef de la Division de l’aéroport, en parle peu lors de nos premiers échanges dans son bureau, les objets saisis qui s’amoncellent dans la salle attenante qu’il nous fait visiter par la suite frappent de prime abord. Par leur quantité. Leur variété aussi. Cela va des armes à feu aux substances les plus addictives en passant par une panoplie de matériels dont l’usage confine à la perversité la plus totale.

Dans leurs tentatives d’acheminer des produits illicites sur le territoire national, les trafiquants ne sont jamais en panne d’imagination. Ils se servent de tout pour cacher les marchandises prohibées et tromper la vigilance des agents de la douane. Même les jouets des enfants ne sont pas épargnés. Étant donné que c’est la réalité qui dépasse toujours la fiction, certaines découvertes semblent édifiantes pour les journalistes que nous sommes. Les douaniers, eux, ne se montrent guère surpris. Ils se contentent d’en tirer les leçons. Après tout, ils ne peuvent ignorer que le trafic illicite emprunte les chemins les plus escarpés et que, pour l’atteindre, ils doivent aller encore plus loin, frapper toujours plus fort.

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