Afreximbank injectera 19 milliards $ dans la Banque africaine de l’énergie

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Afreximbank injectera 19 milliards $ dans la Banque africaine de l'énergie
Afreximbank injectera 19 milliards $ dans la Banque africaine de l'énergie

Walid Kéfi

Africa-Press – Djibouti. Trois ans après l’annonce officielle de sa création, la banque supranationale dédiée au financement de projets pétroliers et gaziers en Afrique s’apprête à entamer ses activités. Outre les contributions des Etats, des institutions financières panafricaines devraient y injecter des fonds.

La Banque africaine d’import-export (Afreximbank) financera à hauteur de 19 milliards de dollars la Banque africaine de l’énergie (AEB), a annoncé le ministre d’État nigérian aux Ressources pétrolières, Heineken Lokpobiri (photo), le mardi 6 mai.

« En tant que membres de l’Organisation des producteurs de pétrole africains (APPO), nous sommes en partenariat avec Afreximbank qui, lors de notre dernière réunion, a révélé qu’elle aura une exposition de près de 14 milliards de dollars à la Banque africaine de l’énergie », a-t-il déclaré lors de la Conférence sur les technologies de développement des ressources énergétiques offshore (Offshore Technology Conference/OTC) qui se tient à Houston, aux États-Unis.

« Ce montant ainsi que 5 milliards de dollars supplémentaires à titre de capital initial seront transférés à l’AEB, ce qui portera le total à 19 milliards de dollars », a ajouté le ministre, indiquant que la nouvelle banque devrait entamer ses activités durant le deuxième trimestre 2025.

M. Lokpobiri a également souligné « la nécessité pour l’Afrique d’élaborer des politiques cohérentes adaptées à la situation unique du continent», tout en avertissant que « des approches fragmentées seraient inefficaces pour remédier à l’aggravation du déficit énergétique».

La création de l’AEB avait été annoncée en mai 2022 par Afreximbank et l’Organisation des producteurs de pétrole africains (APPO). En juillet 2024, le Nigeria a été choisi pour accueillir le siège de la nouvelle institution qui disposera initialement d’un capital de 5 milliards de dollars.

La principale mission de l’AEB consiste à réduire l’ampleur de la pénurie de financements des énergies fossiles en Afrique, dans un contexte de désengagement accru des bailleurs de fonds internationaux de ce secteur.

Durant la COP26 à Glasgow, une vingtaine de pays développés s’étaient engagés à mettre, dès fin 2022, un terme au financement à l’étranger de projets d’énergies fossiles sans techniques de capture de carbone.

Lors du sommet One Planet organisé en décembre 2017, le Groupe de la Banque mondiale avait annoncé la fin des financements des activités en amont du secteur pétrolier et gazier après 2019. Il a néanmoins précisé que le financement de projets gaziers serait exceptionnellement envisagé dans les pays les moins avancés s’il favorise indéniablement l’accès à l’énergie pour les pauvres, et si le projet est conforme aux engagements du pays au titre de l’Accord de Paris sur le climat.

De son côté, la Banque européenne d’investissement (BEI) s’est engagée à mettre fin au financement de projets liés aux énergies fossiles à partir de fin 2021. Soumises à une pression croissante de la part des ONG environnementales, les compagnies internationales spécialisées dans l’exploitation des hydrocarbures se désengagent, quant à elles, de plus en plus des actifs africains pour diverses raisons, dont les risques environnementaux, politiques et sécuritaires.

Dans le même temps, peu de compagnies pétrolières nationales africaines disposent des moyens nécessaires pour combler le déficit croissant de financements alors que près de 600 millions d’Africains n’ont pas encore accès à l’électricité.

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