Africa-Press – Djibouti. Ce samedi matin, l’Académie de police Idriss Farah Habaneh, nichée dans le quartier de Nagad, s’est transformée en un véritable théâtre d’apparat. Fanions aux couleurs nationales, parade militaire millimétrée, et présence de hautes personnalités: tout était réuni pour marquer, avec éclat, le 48e anniversaire de la création de la Police nationale djiboutienne. Une institution née avec la République, et qui, depuis près de cinq décennies, incarne l’ordre, la loi et la sécurité.
Dès les premières lueurs de l’aube, les différentes unités de la police nationale ont investi le vaste terrain de l’Académie. Fanfare, escorte motocycliste de la sécurité routière, brigade féminine, officiers en tenue d’apparat, élèves policiers, unité canine, cavalerie, équipe RAID et brigade spéciale: c’est toute l’architecture humaine et technique de la police qui a été mobilisée.
Cette cérémonie s’est déroulée sous la direction du lieutenant-colonel Youssouf, directeur de l’Académie, et en présence d’un parterre impressionnant d’autorités: le Premier ministre par intérim, M. Ali Hassan Bahdon, également ministre de la Justice, des Affaires pénitentiaires et chargé des Droits de l’homme ; le ministre de l’Intérieur, M. Saïd Nouh Hassan ; le directeur général de la police nationale, le colonel Abdurrahman Ali Kahin ; le président de l’Assemblée nationale, M. Dileita Mohamed Dileita ; le chef d’état-major général des armées, le général Zakaria Cheikh Ibrahim ; ainsi que des délégations étrangères, diplomates, préfets, parlementaires, hauts gradés militaires et représentants des forces partenaires.
Une police au service du peuple et de la paix
Dans son discours magistral, le colonel Abdurrahman Ali Kahin a dressé un portrait éloquent de la trajectoire de l’institution policière depuis 1977: « Il y a 48 ans, dans une République en gestation, pleine d’idéaux et de rêves, naissait la police nationale. Sa mission: garantir l’ordre public, protéger les citoyens et faire respecter la loi; a-t-il dit.
Ce rappel historique fut aussi l’occasion de rendre un hommage vibrant aux pionniers de cette institution, dont certains, toujours en vie, étaient présents ce jour-là. Ces hommes et femmes ont bâti les fondations solides sur lesquelles repose aujourd’hui une police moderne, agile et proche de sa population.
« Nos agents sont aujourd’hui en première ligne sur tous les fronts: lutte contre la grande délinquance, gestion des manifestations, appui au développement national, sans oublier la participation aux opérations humanitaires et environnementales », a ajouté le directeur général.
Modernisation, formation et ouverture
Loin de se reposer sur ses acquis, la police nationale poursuit sa mue. En 2025, plusieurs projets structurants ont vu le jour: rénovation d’infrastructures, construction de nouveaux postes de police, équipement en matériels de dernière génération, et surtout, investissement massif dans la formation continue.
Plus de 200 policiers ont ainsi bénéficié de stages spécialisés à l’étranger, dans des pays partenaires tels que l’Égypte, le Maroc, la France, l’Arabie saoudite, le Sénégal ou encore le Kenya. Ces formations ciblent notamment les droits humains, les techniques modernes d’investigation et l’éthique professionnelle.
L’accent est également mis sur l’innovation: une unité environnementale a récemment été créée, chargée de veiller à la préservation des espaces verts et à la sensibilisation écologique – preuve que la sécurité ne se limite plus aux frontières traditionnelles de l’ordre public.
Sécurité renforcée, proximité accrue
Le colonel Kahin a insisté sur les avancées concrètes: baisse du taux de criminalité, amélioration des temps d’intervention, multiplication des patrouilles de proximité et intensification de la lutte contre l’immigration irrégulière.
« Depuis janvier, plus de 30 opérations de reconduite à la frontière ont été menées avec succès, grâce à nos unités spécialisées déployées dans la capitale et les régions de l’intérieur; s’est félicité par ailleurs l’officier supérieur.
Sur la route de Nagad, les nouveaux aménagements témoignent de l’ampleur des efforts entrepris: salle de fitness, centre d’imagerie médicale, et complexe administratif flambant neuf. La police s’installe aussi dans la modernité.
Une police respectée, dans un pays stable
Alors que la région est secouée par des tensions sécuritaires, des conflits communautaires et des menaces terroristes, Djibouti reste, selon le directeur général, « un havre de paix dans une mer agitée ». Ce statut envié, la République le doit aussi à la fiabilité de sa police.
Il convient de souligner enfin que le 48e anniversaire n’a pas seulement été un moment de commémoration. Il a été également l’expression d’une vision, d’un engagement et d’un avenir que la police nationale entend bâtir avec rigueur, humanité et professionnalisme.
Une force qui protège, mais aussi qui écoute, qui anticipe, qui évolue. Et qui, à travers chaque agent, chaque mission, chaque uniforme, incarne les valeurs républicaines les plus fondamentales.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Djibouti, suivez Africa-Press