FMI Salue Résilience Économique de Djibouti

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FMI Salue Résilience Économique de Djibouti
FMI Salue Résilience Économique de Djibouti

Africa-Press – Djibouti. L’économie djiboutienne poursuit sa trajectoire ascendante malgré un environnement régional tendu et une conjoncture mondiale incertaine, selon une déclaration publiée à l’issue de la mission annuelle du Fonds monétaire international (FMI) au titre de l’Article IV.

En 2024, le PIB réel de Djibouti a progressé de plus de 6,5 %, une performance solide portée par l’intensification des activités portuaires, dans un contexte de perturbations maritimes en mer Rouge. La position géostratégique du pays, au carrefour des routes commerciales de la Corne de l’Afrique, continue de jouer un rôle moteur dans la logistique régionale, notamment au service du commerce éthiopien.

L’inflation est restée contenue, profitant de la détente des prix mondiaux des denrées alimentaires et de l’énergie. Sur le plan budgétaire, le déficit public a reculé à 2,6 % du PIB, contre 3,5 % en 2023. Les réserves monétaires amorcent une phase de reconstitution, même si elles demeurent à un niveau inférieur à la base monétaire, un signal jugé préoccupant par les experts du FMI.

Face à la hausse du service de la dette et à l’érosion des recettes fiscales, le gouvernement a lancé un plan d’assainissement budgétaire, avec pour objectif de parvenir à l’équilibre à l’horizon 2026. Il s’appuie sur une série de réformes fiscales – numérisation des régies, élargissement de l’assiette – et sur le renforcement de la gouvernance financière.

La Banque centrale de Djibouti (BCD) verra son autonomie renforcée par une révision de sa loi organique. Une réforme jugée essentielle pour assurer une meilleure maîtrise du taux de change, de l’inflation et des réserves. L’introduction progressive de réserves obligatoires pour les banques est également à l’étude comme mesure prudentielle.

Sur le volet de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, les autorités avancent dans la mise en œuvre des recommandations du GAFI (Moyen-Orient et Afrique du Nord), notamment en matière de surveillance du secteur bancaire, où la présence d’acteurs extraterritoriaux suscite une vigilance accrue.

Par-delà la stabilité macroéconomique, le gouvernement entend stimuler l’emploi et réduire les inégalités par un appui renforcé au secteur privé. Des subventions ciblées sont prévues pour les ménages vulnérables, tandis que des investissements significatifs seront orientés vers l’éducation, la formation professionnelle et les infrastructures numériques et énergétiques.

La diversification économique est désormais inscrite comme priorité stratégique, avec un accent sur la logistique, l’agro-industrie, la pêche et le tourisme. Des secteurs jugés porteurs dans le cadre de la Vision 2035, le plan de développement à long terme de Djibouti.

Les équipes du FMI ont salué une coopération « constructive » avec les autorités djiboutiennes et leur engagement à relever les défis économiques actuels. Djibouti, rappelle la mission, a déjà démontré une capacité de résilience face à une série de chocs exogènes: pandémie de Covid-19, guerre en Ukraine, conflits dans la région et crise sécuritaire en mer Rouge.

Toutefois, le FMI estime que la réussite des réformes dépendra de leur mise en œuvre rigoureuse, d’une coordination institutionnelle efficace et d’un accompagnement technique constant. Dans ces conditions, le pays pourrait non seulement consolider sa stabilité économique, mais aussi jeter les bases d’une croissance inclusive et durable à long terme.

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