Africa-Press – Djibouti. Réunis lundi dans la capitale burkinabè, les ministres de l’Energie de onze pays sahéliens ont dressé un état des lieux de l’Initiative Desert to Power, projet ambitieux piloté par la Banque africaine de développement (BAD) pour faire du soleil un moteur de développement économique.
Au centre des discussions de cette cinquième réunion ministérielle, coprésidée par la BAD et le gouvernement burkinabè: l’amélioration des performances techniques et financières des compagnies d’électricité de la région, confrontées à une demande croissante et à des infrastructures souvent obsolètes.
Le ministre djiboutien de l’Energie, Yonis Ali Guedi, a pris part aux échanges, accompagné de ses proches collaborateurs. « Cette initiative est d’une importance capitale pour nos pays sahéliens confrontés à un déficit énergétique chronique malgré un potentiel solaire énorme », a-t-il souligné dans une déclaration saluant également la « vision stratégique » du projet lancé en 2019.
Initié à Ouagadougou il y a cinq ans, Desert to Power vise à fournir de l’électricité verte à plus de 250 millions de personnes d’ici à 2030 grâce à un parc solaire de 10 gigawatts. Le plan, soutenu financièrement par la BAD et plusieurs bailleurs, entend transformer l’immense potentiel solaire du Sahel en un levier de croissance, tout en favorisant la transition énergétique.
Les discussions ont porté sur l’état d’avancement des projets solaires dans chaque pays, les difficultés rencontrées, mais aussi sur la nécessité de structurer un cadre régional commun. Une stratégie pour les mini-réseaux verts, une révision de la facilité Desert to Power et la mise en œuvre d’un protocole pour les producteurs indépendants d’électricité ont notamment été évoquées.
A la tribune, Dr Kevin Kariuki, vice-président de la BAD, a plaidé pour « un effort collectif de mobilisation de financements », insistant sur la complémentarité entre investissements publics, financements multilatéraux et capitaux privés.
Dans une atmosphère de coopération, les ministres ont conclu leurs travaux par l’adoption d’une déclaration finale, fixant les priorités pour 2025-2026: accélération des projets en cours, renforcement de la coordination régionale, partage d’expériences et amélioration du climat des affaires pour attirer les investisseurs.
Le ministre djiboutien Yonis Ali Guedi a rappelé, de son côté, les « avancées significatives » de son pays dans les énergies renouvelables, notamment solaires, géothermiques et éoliennes. Il a aussi réitéré l’engagement du président Ismaïl Omar Guelleh à faire de l’accès à l’énergie une priorité stratégique, avec le soutien constant de la BAD, qualifiée de « partenaire clé ».
Dans cette région en proie aux tensions sécuritaires et à l’insécurité énergétique, l’initiative Desert to Power incarne pour ses promoteurs une réponse durable, intégrée et pragmatique. Elle reste néanmoins tributaire de la stabilité politique, de la bonne gouvernance et de la capacité des Etats à créer un environnement propice à l’investissement.
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