Africa-Press – Djibouti. S’il est une technologie qui a révolutionné l’archéologie au cours de ces dernières décennies, c’est bien celle du lidar (pour light detection and ranging en anglais, que l’on peut traduire par « détection et mesure par la lumière »).
Introduit de façon expérimentale dans des contextes archéologiques dès les années 1990, ce système de télédétection, qui utilise des impulsions lumineuses pour mesurer les distances et créer des modèles en 3D de la surface terrestre, est devenu au milieu des années 2000 un outil incontournable pour identifier des structures enfouies sous une végétation dense ou dans des terrains difficiles d’accès, comme les jungles ou les montagnes.
Détection de 60.000 structures anciennes dissimulées depuis des siècles
Ruines d’Angkor au Cambodge, pyramides et tombes d’Égypte, montagnes arides de la vallée de Bactriane, en Afghanistan… Nombreux sont les endroits du monde à avoir été passés au crible par le lidar, avec des résultats fructueux.
L’une des découvertes les plus spectaculaires obtenues par télédétection laser remonte incontestablement à 2018, lorsqu’une équipe de chercheurs a cartographié la région du Petén, au Guatemala.
Elle y a détecté pas moins de 60.000 structures anciennes dissimulées depuis des siècles sous la canopée. Appartenant à la civilisation maya et datées de la période dite classique (250 à 900 ans après J.-C.), ces infrastructures complexes comprenaient des routes, des places et des structures pyramidales, ce qui a sans doute fait de ce réseau urbain un centre régional important au sein du monde maya.
Des centres urbains 40 fois plus vastes que sur les cartes
À peu près au même moment, dans la proche région mexicaine de Tabasco, c’est un surprenant centre cérémoniel maya qui a été identifié: celui d’Aguada Fénix, l’un des plus grands et des plus anciens jamais sortis de terre pour une civilisation mésoaméricaine. Couvrant près de 1,6 km2, le site a été daté d’environ 1000 ans avant notre ère, soit bien avant l’apogée des cités classiques.
« Dans certains cas, les centres urbains mayas connus se sont révélés 40 fois plus vastes que ne le montraient les cartes existantes, y compris plusieurs complexes monumentaux considérés auparavant comme des sites distincts », expliquait en 2018 à Sciences et Avenir Francisco-Estrada Belli, de l’université de Tulane, à la Nouvelle-Orléans (États-Unis).
Telle est l’une des grandes révélations du lidar: les Mayas ne vivaient pas uniquement dans quelques cités-États célèbres, comme Tikal ou Palenque, mais avaient un immense réseau de cités interconnectées.
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