Accréditation UKAF: Méthodes et résultats validés

1
Accréditation UKAF: Méthodes et résultats validés
Accréditation UKAF: Méthodes et résultats validés

Africa-Press – Djibouti. Garant de la qualité et de la sécurité sanitaire des denrées alimentaires, le Laboratoire National d’Analyses Alimentaires (LANAA) s’impose comme un acteur central de la politique de santé publique à Djibouti. Placé sous la tutelle du Ministère de l’Agriculture, de l’Eau, de la Pêche, de l’Elevage et des Ressources Halieutiques le LANAA est reconnu à l’échelle internationale pour la fiabilité de ses analyses, il veille à la conformité des produits que nous consommons aux normes en vigueur sous nos cieux. Dans cet entretien, son directeur général, M. Hassan Kamil Ali, nous dévoile les missions, les acquis et les perspectives stratégiques de son institution aussi discrète qu’indispensable. ENTRETIEN.
La Nation: Monsieur le Directeur, peu de citoyens connaissent véritablement le LANAA. Quel rôle concret joue-t-il dans la vie quotidienne des Djiboutiens?
Hassan Kamil Ali: Effectivement, notre nom ne figure pas sur les étiquettes des produits que vous achetez. Pourtant, nous sommes, d’une certaine manière, derrière chaque repas que vous partagez. LANAA, Laboratoire National d’Analyses Alimentaires veille, de façon discrète mais inlassable, à la sécurité sanitaire des denrées alimentaires importées comme de celles produites localement.

Notre mission va bien au-delà d’une simple procédure technique: nous sommes le dernier rempart avant l’assiette, une barrière invisible contre les fraudes, les intoxications alimentaires et les crises sanitaires. Nous dépendons du Ministère de l’Agriculture, mais notre travail touche à la santé publique, à l’économie, et à la confiance même qui lie un citoyen à ce qu’il consomme.

Comment le LANAA a-t-il pu asseoir sa réputation et démontrer la fiabilité de son expertise?

La crédibilité scientifique ne se décrète pas, elle se construit et se prouve. Depuis 2020, nous sommes accrédités ISO/CEI 17025:2017 par l’organisme britannique UKAF, une reconnaissance qui atteste que nos méthodes et nos résultats répondent aux standards internationaux les plus exigeants. Bien avant cette accréditation, nous nous mesurions régulièrement à d’autres laboratoires du monde entier à travers des essais inter laboratoires. Imaginez: plus de 380 laboratoires, tous accrédités, comparant leurs résultats sur les mêmes échantillons. Le LANAA s’est classé premier à plusieurs reprises. Ces victoires silencieuses sont la preuve tangible de notre rigueur, de notre compétence et du professionnalisme de nos équipes.

Sur le terrain, quelles sont les missions principales de vos équipes?

Notre champ d’action couvre toute la chaîne alimentaire. Nous intervenons dès les points d’entrée ports, aéroports, postes-frontières mais aussi dans les unités de production locales, les entrepôts, les restaurants, les hôtels, ou encore les marchés. Nos analyses portent aussi bien sur le plan microbiologique que physico-chimique. Nous délivrons des certificats de conformité, nous formons les acteurs du secteur, nous sensibilisons aux bonnes pratiques d’hygiène. Nos équipes mènent régulièrement des inspections dans les usines d’eaux embouteillées de Tadjourah, Arta, Dikhil, Ali-Sabieh et ailleurs. Chaque prélèvement, chaque contrôle est une sentinelle qui veille pour éviter le pire avant qu’il ne se produise.

Accompagnez-vous également les professionnels de l’agroalimentaire dans l’amélioration de leurs pratiques?

Absolument. Nous ne nous contentons pas de contrôler, nous accompagnons. Nous aidons les producteurs et distributeurs à mettre en place des systèmes HACCP qui permettent d’identifier et de maîtriser les risques ainsi que des plans de maîtrise sanitaire.

Nous assurons également des formations en hygiène et en sécurité alimentaire. L’idée est simple: plus les professionnels sont formés et conscients des risques, plus la qualité des produits sur le marché national est élevée. Ce travail collaboratif renforce non seulement la sécurité sanitaire, mais aussi la compétitivité de notre filière agroalimentaire.

Quels sont les projets majeurs qui marqueront le développement du LANAA dans les prochaines années?

Nous préparons la création de deux pôles d’excellence en analyse physico-chimique. L’un sera dédié à la détection des résidus de pesticides, d’antibiotiques et de polluants environnementaux. L’autre se concentrera sur les métaux lourds et les mycotoxines, des contaminants souvent invisibles mais dangereux. Grâce au soutien technique de la Banque mondiale, nous avons déjà amorcé l’acquisition d’équipements de pointe. Par ailleurs, nous souhaitons établir des partenariats scientifiques avec des laboratoires universitaires japonais, notamment l’Université de Kyushu, afin de bénéficier d’un transfert de savoir-faire et d’ouvrir de nouvelles perspectives de recherche appliquée.

Enfin, quel message aimeriez-vous adresser aux consommateurs djiboutiens?

Le LANAA est, avant tout, au service de la population. Chaque échantillon analysé représente la santé d’une famille, la réputation d’un producteur et, d’une certaine manière, l’honneur de notre nation. Notre mission est profondément citoyenne: offrir à chacun la certitude que ce qu’il met dans son assiette est sûr. Nous ne vendons rien, mais nous offrons quelque chose d’inestimable: la tranquillité d’esprit. Grâce à notre vigilance, les Djiboutiens peuvent manger en confiance. Et même si nous restons dans l’ombre, notre action est essentielle. Car la sécurité alimentaire n’est pas un luxe, c’est un droit fondamental.

 

Source: lanation

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Djibouti, suivez Africa-Press

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here