Financement Climatique Pour Une Renaissance Africaine

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Financement Climatique Pour Une Renaissance Africaine
Financement Climatique Pour Une Renaissance Africaine

Africa-Press – Djibouti. À Addis-Abeba s’est ouvert le lundi 8 septembre 2025 le deuxième Sommet africain sur le climat, sous le signe de l’urgence et de la responsabilité collective. Dans un contexte marqué par la recrudescence des sécheresses, inondations et vagues de chaleur qui frappent durement le continent, le Président de la République M. Ismail Omar Guelleh, a pris la parole pour rappeler que l’Afrique, bien que peu contributrice aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, en subit de plein fouet les conséquences dramatiques. Dans son discours, il a appelé à un changement de paradigme, à la mise en place de mécanismes financiers pérennes et à une solidarité africaine renforcée pour transformer la vulnérabilité climatique en levier de développement durable et équitable. Nous vous reproduisons l’intégralité du discours du chef de l’Etat.

Permettez-moi tout d’abord d’exprimer au gouvernement et au peuple frère d’Ethiopie mes remerciements les plus sincères pour l’accueil chaleureux et l’organisation réussie de ce deuxième Sommet sur le climat. J’adresse également mes remerciements à la Commission de l’Union Africaine pour son engagement constant pour la cause climatique.

Excellences, Mesdames et Messieurs,

Depuis quelques temps déjà, l’urgence climatique est devenue une préoccupation mondiale.

Aujourd’hui, le réchauffement climatique s’impose à nous comme une évidence, comme une contrainte mais aussi comme un défi énorme à relever.

Car nous le constatons partout, dans notre vécu, dans notre ressenti, chez nos agriculteurs, chez nos éleveurs, dans nos villes, dans nos campagnes, les soubresauts climatiques engendrent destructions et catastrophes en cascades.

Il a été évalué que les effets climatiques combinés réduisent de 3% du PIB les perspectives de croissance de notre continent.

Excellences Mesdames et Messieurs,

Aujourd’hui, le paradoxe de notre continent réside dans l’équation suivante. En effet, malgré le fait que nous contribuons à une infime part des émissions mondiales à effet de serre, nous en subissons les coups rudes, que cela soit en termes de sécheresse, d’inondations ou des vagues de chaleur.

Face à ce diagnostic alarmant, notre réponse doit être à la hauteur de l’urgence. Afin que les mêmes causes ne produisent pas les mêmes effets, il nous faut changer de paradigme et nous tourner vers un modèle de développement alternatif qui inscrit la transition énergétique au cœur de nos priorités.

Mesdames et Messieurs,

Aujourd’hui notre continent poursuit un double objectif ; celui de l’adaptation et de l’atténuation, inscrit à l’agenda 2063 de l’Union Africaine mais aussi dans des cadres multilatéraux notamment l’accord de Paris sur le climat. Dans l’immédiat, l’urgence appelle à la mise en place d’une stratégie d’adaptation. Cela passe notamment par la restauration des écosystèmes dégradés mais aussi par des investissements dans le développent social des communautés vulnérables.

A ce propos, je voudrais partager avec vous l’expertise de mon pays avec la mise en place de la Sovereign Carbon Agency ». En effet depuis deux ans déjà, l’Agence collecte les contributions carbones basées sur le principe « pollueur – payeur » et les transforme en projets d’adaptation pour les communautés impactées par le réchauffement climatique.

Les revenus générés ont permis de créer des conditions favorables pour le financement de petits projets destinés aux populations vulnérables.

Nous devrons tous ensemble réfléchir à la manière d’harmoniser cette taxe carbone à l’échelle de notre continent. Cela pourrait maximiser les financements pour l’adaptation, promouvoir une transition énergétique équitable, renforcer la coopération régionale et donner au continent une voix plus forte sur la scène mondiale.

Mesdames et Messieurs,

Pour affronter l’hydre du réchauffement climatique, il nous faut mettre en place un mécanisme de financement pérenne. C’est ce mécanisme, à n’en pas douter, qui sera le baromètre de la crédibilité de la communauté internationale et, à terme, de l’efficacité des politiques pour lutter contre le réchauffement climatique.

Pour exploiter les nombreuses potentialités énergétiques décarbonées de notre continent nous devons porter à au moins 20% la part de financement des énergies renouvelables d’ici 2030.

C’est pourquoi nous plaidons pour un accès simplifié, rapide et massif aux fonds internationaux pour investir dans les infrastructures vertes et résilientes.

A ce propos l’accord obtenu pendant la COP 29 permettant de tripler les flux financiers vers les pays en développement d’ici 2035 va dans le bon sens. Mais nous savons que cela reste insuffisant pour atteindre nos objectifs.

Excellences, Mesdames et Messieurs,

Ce Sommet intervient à la veille de l’Assemblée Générale des Nations Unies et de la COP 30 sur le changement climatique.

C’est une opportunité pour nous, pour appeler d’une seule voix à une justice climatique fondée sur le principe des responsabilités communes mais différenciées.

C’est une opportunité également pour rappeler à nos partenaires internationaux leur engagement dans les financements de la transition écologique dans son ensemble. Je pense par exemple aux mécanismes novateurs tels que l’allégement de la dette en échange d’investissement vert, aux fonds de compensation pour les pertes et les dommages mais aussi au fond vert pour le climat.

Excellences, Mesdames et Messieurs

Unissons nos efforts et nos forces et faisant en sorte que le Financement climatique devient le levier d’une renaissance africaine verte et solidaire.

Je vous remercie de votre attention.

Pour plus d’informations et d’analyses sur la Djibouti, suivez Africa-Press

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