Africa-Press – Djibouti. L’Éthiopie a récemment inauguré le Grand barrage de la Renaissance (GERD), le plus vaste ouvrage hydroélectrique d’Afrique, symbole d’autonomie et d’ambition énergétique pour un continent où plus de la moitié de la population vit encore sans accès à l’électricité.
Construit sur le Nil Bleu pour un coût estimé à cinq milliards de dollars, le barrage s’étend sur 1 800 mètres de long et 170 mètres de haut. Il alimente 13 turbines capables de produire plus de 5 000 mégawatts, doublant ainsi la capacité électrique actuelle de l’Éthiopie. Son réservoir de 74 milliards de m3 couvre une superficie supérieure à celle du Grand Londres.
Le projet a nécessité 14 années de travaux et a été financé sans appui extérieur, mobilisant ressources nationales, diaspora et soutiens régionaux. « Nous ne cherchons pas à nuire, nous cherchons la prospérité partagée », a déclaré le Premier ministre Abiy Ahmed lors de la cérémonie, en présence de plusieurs chefs d’État africains, dont Ismaïl Omar Guelleh (Djibouti) et William Ruto (Kenya).
Le GERD, construit par l’italien Webuild, est décrit comme « l’un des projets d’infrastructure les plus avancés de ces dernières années », capable de produire l’équivalent énergétique de trois réacteurs nucléaires. Il doit fournir une électricité propre et bon marché à des pays déjà interconnectés au réseau éthiopien – Djibouti, Kenya, Soudan – et à terme la Tanzanie.
Pour Addis-Abeba, le barrage illustre la volonté africaine de « solutions africaines aux problèmes africains ».Selon le Center for Strategic and International Studies, l’Afrique, qui représente 18 % de la population mondiale, ne consomme que 6 % de l’énergie globale. La consommation par habitant y est trente fois inférieure à celle des Européens.
En fournissant une énergie renouvelable à grande échelle, le GERD ambitionne de réduire ce déficit et d’accompagner la croissance rapide du continent. La Première ministre de la Barbade, Mia Mottley, invitée à l’inauguration, y a vu « un Adwa de l’ingénierie – financé par le peuple, pour le peuple ».
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