Africa-Press – Djibouti. Face aux catastrophes naturelles qui se multiplient en Afrique de l’Est, la mise en place d’une coopération régionale devient une nécessité vitale. Au cours d’un atelier sur l’évaluation des risques multi-aléas, organisé du 3 au 6 novembre dernier à Nairobi au Kenya, par le Bureau régional des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophes (UNDRR), les pays arabes de cette région renforcent leurs coopérations pour anticiper les crises climatiques avant qu’elles ne frappent.
Dans le cadre de la mise en œuvre de l’initiative mondiale appelée “Alertes précoces pour tous” lancée par M. António Guterres, Secrétaire Général des Nations Unies, le Bureau régional de l’UNDRR, a réuni du 3 au 6 novembre dernier à Nairobi au Kenya, les acteurs institutionnels chargés de la gestion des risques et des catastrophes de Djibouti, du Soudan, de la Somalie et des Comores pour une formation axée dans le domaine de l’évaluation des risques multi-aléas.
L’objectif étant de doter ces pays arabes de la région Est du continent africain les outils nécessaires qui leur permettraient de mieux anticiper et répondre aux menaces naturelles, qu’il s’agisse de sécheresses, d’inondations, de cyclones ou d’épidémies. Des aléas qui se multiplient, s’intensifient et mettent en péril dans cette région, la sécurité alimentaire, la santé publique et les économies locales.
Il s’agit là pour le Bureau régional des Nations Unies pour la réduction des risques de catastrophes (UNDRR), de passer d’une logique de réaction à celle de l’anticipation.
Le secrétaire exécutif de la gestion des risques et des catastrophes, Ahmed Mohamed Madar à la tête d’une importante délégation composée du président de la commune de Boulaos Abdoulkader Iman Aden, de la préfète adjointe de Djibouti-ville, Halima Hassan Ibrahim, du Conseiller technique du directeur général de Djibouti Télécom, Khaled Naguib Ahmed, du sous-préfet du 4ème Arrondissement, Awaleh Mohamed Fod, du sous-préfet de Damerjog, Abdi Ahmed Hassan, ainsi que des représentants des ministères de l’Intérieur, de la Santé, de l’Agriculture, de l’Agence nationale de la météorologie, du CERD, de l’Agence nationale des personnes handicapées, de l’Union Nationale de femmes Djiboutiennes (UNFD) et du Croissant-Rouge représentait la république de Djibouti lors de cet atelier de Nairobi.
Au cours de la cérémonie d’ouverture, le chef de cette délégation djiboutienne Ahmed Mohamed Madar a mis l’accent sur l’importance de cette formation.
« Aujourd’hui plus que jamais, nous devons anticiper et agir avant que les catastrophes ne surviennent. L’évaluation des risques multi-aléas est un instrument essentiel pour planifier de manière proactive et protéger nos populations » a-t-il indiqué avant d’évoquer la nécessité pour chaque pays de se doter d’un profil national des risques, un document stratégique qui identifie les menaces existantes et émergentes. Cet outil permettra, selon lui, de mieux orienter les politiques publiques et rendre les systèmes d’alerte précoce plus réactifs et plus fiables.
Le Secrétaire exécutif a par ailleurs annoncé dans son intervention que Djibouti s’apprête à lancer une étude nationale sur les risques et vulnérabilités, financée par l’Agence chinoise de développement et de coopération internationale (CIDCA). Cette étude, a-t-il précisé, « permettra d’actualiser les données, d’identifier les zones les plus sensibles du territoire et de consolider les capacités nationales de gestion des crises naturelles et climatiques ».
Une formation pour sauver des vies et limiter les dégâts
Pendant quatre jours, les participants ont suivi un programme dense et varié, alternant séances plénières, études de cas et travaux pratiques. Les experts de l’UNDRR ont présenté les méthodologies les plus récentes d’évaluation des risques multi-aléas, un processus complexe qui croise des données hydrométéorologiques, géologiques, sanitaires et sociales. Les outils de modélisation des risques, la cartographie dynamique des menaces naturelles, l’intégration des données climatiques dans la planification locale et la communication d’alerte auprès des populations entre autres figuraient parmi les thèmes qui ont nourri les discussions entre les différentes délégations des quatre pays bénéficiaires de cette formation. Les débats qui s’en sont suivis ont mis en lumière l’importance de la décentralisation de la gestion des risques et l’inclusion des personnes handicapées dans les dispositifs d’alerte.
Rappelons qu’au-delà des formations techniques, l’atelier de Nairobi a surtout posé les jalons d’une coopération régionale structurée et durable. Une prise de conscience qui a conduit les participants à proposer la création d’un réseau régional d’experts en gestion des risques, chargé d’échanger des informations en temps réel.
A l’issue des travaux, les délégations sont reparties avec la conviction d’unir leurs forces, de partager les données afin de faire des systèmes d’alerte précoce un véritable bouclier contre les menaces climatiques.
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