L’Afrique assez mal placée dans la chaîne de valeur de l’aérien

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L’Afrique assez mal placée dans la chaîne de valeur de l’aérien
L’Afrique assez mal placée dans la chaîne de valeur de l’aérien

Africa-Press – Djibouti. À l’Aerospace African Forum ont été pointés les handicaps du transport aérien avec au premier plan les taxes. Des perspectives inattendues se présentent.

La fiscalité est un réel handicap pour le transport aérien africain, un point souligné lors du premier Aerospace African Forum qui s’est tenu à Casablanca la semaine dernière. L’Iata (Association internationale des compagnies aériennes), à l’occasion de sa 78e assemblée générale en juin dernier, avait indiqué que le Nigeria, le Liberia ainsi que la Guinée-Bissau, le Sénégal, la République centrafricaine, la Sierra Leone, la République du Congo et le Niger prélèvent les redevances et taxes aéroportuaires les plus élevées de tout le continent. « Les taxes n’arrêtent pas les vols, elles ne font que les rendre hors de portée de certaines personnes et rendent l’aviation moins efficace », avait commenté le directeur général de l’Iata, Willie Walsh.

Ce top dix des aéroports les plus chers se recoupe avec les données Airport Charges Report, où le Niger est en tête du classement. À Niamey, le principal aéroport, on facture aux passagers 162 dollars au départ vers les pays africains. Viennent ensuite Monrovia (Liberia) avec 145 dollars, Bissau (Guinée-Bissau) 137 dollars, Dakar (Sénégal) 116 dollars, Bangui (Centrafrique) 111 dollars, Freetown (Sierra Leone) 109 dollars, et Abuja (Nigeria) 100 dollars.

L’aéroport d’Addis-Abeba, où est basée Ethiopian Airlines, a le montant de taxes le plus bas, suivi de l’aéroport Jomo-Kenyatta de Nairobi qui ne demande que 50 dollars de frais pour le service international. Les pays de l’est et du sud de l’Afrique appliquent des taxes en pourcentage du prix du billet d’avion, ce qui le rend moins cher pour les passagers. Aussi les compagnies aériennes low cost se développent dans ces régions.

Autre handicap de la réalité africaine, de nombreux pays n’émettent pas encore de passeport biométrique, ce qui crée un monde à deux vitesses, avec ou sans numérique. De plus, 90 % des aéroports sont gérés par des « administrations étatiques hyper lentes », soucieuses avant tout de ne pas perdre la moindre prérogative, au nom de la sûreté et de l’antiterrorisme bien sûr. Lors d’un vol avec correspondance, il faut que les systèmes informatiques unifiés de trois aéroports communiquent entre eux. Difficile à réaliser, souligne le dirigeant de l’aéroport d’Istanbul, le plus fréquenté d’Europe, avec une majorité de vols en correspondance.

Des possibilités de développement existent, pas toujours évidentes et parfois atypiques, comme celle présentée au forum de Casablanca par Jean-Jacques Bouya, ministre de l’Aménagement du territoire, des Infrastructures et de l’Entretien routier en République du Congo. En pleine forêt équatoriale, au centre de ce pays, on trouve à Ollombo, près de Oyo, un aéroport moderne à très faible trafic avec une piste de 3 000 mètres. C’est la configuration idéale pour y tester des drones ambulances, une formule de transport aérien prometteuse en Afrique qui évite de passer par la déforestation. Dans un premier temps, des drones livrant des médicaments rendraient de précieux services. Les nouvelles techniques de mobilité aérienne comme le drone ou le ballon doivent être prises en compte, soulignaient les participants à une table ronde sur « L’aéromobilité, une équation du futur pour les territoires ? ».

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