[Déclaration] Jo Dioumy Moubassango : «Je prendrai ma part d’engagement»

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[Déclaration] Jo Dioumy Moubassango : «Je prendrai ma part d’engagement»
[Déclaration] Jo Dioumy Moubassango : «Je prendrai ma part d’engagement»

Africa-Press – Gabon. Annoncée par certains médias en ligne depuis quelques jours mais tout de même mise en doute par une certaine frange de l’opinion, la déclaration de Jo Dioumy Moubassango a finalement eu lieu ce mercredi 9 novembre. Le démissionnaire et ancien porte-parole du PDG s’est livré à l’exercice à travers une allocution d’une douzaine de minutes dans laquelle il dénonce les errements du gouvernement face aux difficultés des gabonais.

Internaute natif, très présent sur les réseaux sociaux, l’ancien porte-parole du Parti démocratique gabonais (PDG) ne s’était pas livré, jusqu’ici, à une déclaration formelle depuis son départ, le 8 août dernier, de la formation politique au pouvoir. Si on peut considérer qu’il a franchi le Rubicon ce 9 novembre, ses thèmes habituels, ceux-là mêmes qui l’ont brouillé avec son ex famille politique, sont restés les mêmes. Ainsi, n’a-t-il pas manqué d’apostropher «L’incapacité du gouvernement de la République, malgré les moyens de l’Etat mis à sa disposition, d’apporter des solutions aux problèmes des Gabonais», soulignant que «beaucoup plus grave que ma modeste démission, l’état du pays est un sujet d’extrême préoccupation pour moi.»

Permanence du statut de Gabonais économiquement faibles (GEF)

Connu pour avoir été l’un porte-paroles d’Ali Bongo lors de la présidentielle de 2016 et ex-conseiller municipal de la commune de Libreville pour le compte du PDG, Jo Dioumy Moubassango est revenu sur la question de la vie chère au Gabon. L’augmentation du prix de la baguette de pain et de la bouteille d’huile sont pour lui des sujets qui ne devraient pas échapper au contrôle du gouvernement. Abordant la question du prix de la bouteille d’huile, il a dénoncé, sans le citer, la situation de monopole du groupe Olam, qui selon lui, pourrait retenir sa production pour ensuite créer une augmentation des prix sur le marché.

L’ancien élu municipal n’a pas manqué de rappeler le maintien en situation de fragilité sociale d’un tiers de Gabonais économiquement faibles (GEF) tel que défini dans le rapport Mckinsey sur l’état de la pauvreté au Gabon depuis 2013. «Au passage, je voudrais faire remarquer au gouvernement, que le statut de Gabonais économiquement faible, devrait être un statut de transition et non un statut permanent. Sur ce, les Gabonais sont en droit, 9 ans après…, de demander au gouvernement combien de nos compatriotes, sont passés du statut de GEF à celui de Gabonais simplement».

Forces du changement, fin de régime annoncée

Pour se détacher de la tradition de la pratique politique consistant à critiquer l’action du gouvernement sans jamais énoncer de proposition, Dioumy Moubassango a exigé de l’exécutif gabonais de dissiper la confusion qui règne dans l’exercice du pouvoir : «Ce sont les mêmes qui réfléchissent et conçoivent, ce sont les mêmes qui décident, ce sont les mêmes qui exécutent les décisions et ce sont les mêmes qui ont la prétention de contrôler et d’évaluer les décisions exécutées». Pour le jeune politicien, cette situation de confusion favorise l’entrisme des prédateurs dans la gestion des affaires du pays.

Au regard des propos qu’il tient souvent sur les réseaux sociaux, on s’attendait à ce qu’il annonce un positionnement politique clair. Nombreux étant ceux qui l’annonçaient, en effet, dans l’opposition mais cette déclaration n’aura pas servi à clarifier son engagement même si sa teneur pourrait lui accorder une posture politique plutôt républicaine. Interrogé sur la question, Dioumy Moubassango laisse entendre : «Je fais désormais partie des forces du changement. J’ai une trajectoire qui rencontrera forcement la route de mes devanciers dans le combat pour l’alternance. Je sais ce que je fais, où je vais et qui je suis».

Au final, plaçant sa confiance dans sa foi chrétienne et surtout devant ce qu’il a appelé «une fin de régime annoncée et un pouvoir PDG en décomposition », Jo Dioumy Moubassango a invité la classe politique ( qu’il nomme forces du changement) à se mobiliser pour se constituer en alternative, et enfin répondre aux difficultés des gabonais. «Je prendrai modestement, devant la Nation, ma part d’engagement dans ce combat du redressement national, appuyé par la volonté d’un peuple déterminé. Chacun de nous devra jouer son rôle avec sincérité».

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