Africa-Press – Gabon. Nommé le 25 octobre à la tête du Conseil économique, social et environnemental (CESE) de la Transition, Séraphin Moundounga, ancien ministre et proche d’Ali Bongo, a ouvert lundi 27 novembre la session inaugurale et la session 1 de cette institution. A cette occasion il a fait un réquisitoire contre le régime déchu : «Nous, de la nouvelle génération, nous avons déstructuré, en 14 ans, ce que vous les anciens, en presque 50 ans, avez bâti avec Omar Bongo ; qui avait notamment pris soin d’apurer tout le service de la dette extérieure du Gabon.»
Devant le Premier ministre, les présidents des chambres du Parlement, des institutions constitutionnelles de la Transition, ainsi que devant le corps diplomatique, le nouveau président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) de la Transition, Séraphin Moudounga, n’a pas été tendre, le 27 novembre, envers le régime déchu d’Ali Bongo. À l’ouverture de la session inaugurale de la session 1 de cette structure, il a dressé un bilan à charge du pouvoir renversé le 31 août 2023 par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI). Pour lui, «14 ans après, l’héritage, laissé par le régime déchu, est une ardoise chiffrée en milliers de milliards de dollars US de dette extérieure abyssale».
Au-delà de l’invite du président du CESE de la Transition faite aux diplomates à soutenir l’action des autorités de la transition tant dans leur pays respectif qu’au sein des institutions et organisations internationales, Séraphin Moudounga a fait noter que «le CESE de la Transition, représentant toutes les composantes du corps social, jouera sa partition dans le concert des institutions de la Transition» pour rendre visible la volonté du président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, «de mener une politique efficace contre la pauvreté, l’exclusion, les inégalités sociales et l’injustice, en œuvrant pour la prospérité partagée, le développement inclusif et la paix durable, jadis légendaire au Gabon».
Toute chose l’ayant amené à évoquer quelques actes du pouvoir déchu qui ont gardé le Gabon endetté. Il invoque les dettes telles que les arriérés de salaires et des rappels de solde, les arriérés aux pré-salariés, des retraités touchant des prépensions, des titulaires de primes diverses, les arriérés de services rendus dus aux agents publics retraités civils et militaires, les arriérés résultants des suppressions des bourses aux élèves et étudiants, «alors que la loi d’orientation de l’éducation, qui n’est pourtant pas abrogée, interdit les exclusions, au profit des réorientations, par conséquent, l’interdiction de suppression des bourses d’études dans les collèges, lycées, universités et grandes écoles, ainsi que dans les centres de formation professionnelle», a-t-il dit.
Le président du CESE de la Transition s’interroge à propos de ces dettes et se demande si ces arriérés avaient pour dessein à «condamner le Gabon à être en arrière…alors que le Gabon des anciens était digne d’envie en Afrique et dans le monde».
Ironique, Séraphin Moudounga qui a passé 7 années en exil s’est de même adressé à la Société civile gabonaise, aux partis et leaders politiques, de l’intérieur comme de l’extérieur du pays, ainsi qu’aux dirigeants des confessions religieuses, à «nous toutes et tous qui sommes restés sans réaction et n’avons pas saisi le SOS lancé par un naufragé, déclarant que le pays n’était pas gouverné par lui durant les cinq ans, alors que c’est en ce moment que la vacance du pouvoir aurait dû être exigée par chacun de nous et par nous tous et à l’unisson…».
Une potentielle réaction qui aurait pu selon lui «permettre au peuple de recouvrer sa souveraineté, en se choisissant un dirigeant ayant une onction populaire». Et face à cette non-réaction collective, il fait remarquer que «nous sommes tous responsables du danger et du précipice dans lequel le pays a failli basculer, si «le coup de liberté» ne s’était pas produit, pour la libération du Gabon et du peuple gabonais».
Ouvrant cette session, il a engagé les uns et les autres à «contribuer à la réussite de cette Transition, à la réconciliation nationale, pour que nous espérions bénéficier de la moindre absolution des jeunes générations et des générations futures, si elles nous en jugent dignes».
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