
Africa-Press – Gabon. Alors que la supposée sortie de Sylvia et Noureddin Bongo de la prison de ‘’Sans-Famille’’ a fait jaser et que le gouvernement de la transition en a apporté un démenti, Radio France internationale soutient que l’épouse et le fils du président déchu ont été sortis à plusieurs reprises. Ils seraient, dans ce cadre, amenés dans une résidence non loin de la présidence de la République pour des raisons d’enquête. Des interrogatoires au cours desquels ils seraient contraints, par la Direction générale des services spéciaux (DGSS) de céder des biens.
À la question de savoir si l’épouse et le fils d’Ali Bongo ont été sortis de la prison centrale de Libreville où ils ont été incarcérés dans la foulée de leur déchéance, à la négation des autorités de la transition à ce sujet, Radio France internationale (RFI) oppose l’affirmative. À en croire le média français qui fonde son propos sur des sources proches du dossier, le profil spécial de Sylvia et Noureddin Bongo et la nécessité absolue de «protéger l’enquête», imposeraient des méthodes spéciales.
Relayant les rumeurs selon lesquelles Sylvia et Noureddin Bongo auraient été sortis de leurs cellules à plusieurs reprises par des militaires allés les chercher pour les emmener dans «une résidence proche de la présidence afin de les interroger», RFI explique par la voix d’un avocat que c’est exact. «Cela peut durer plusieurs jours, donc les deux prisonniers dorment en dehors de la prison», relaie RFI. Alors qu’un cliché avait fait le tour de la toile présentant Noureddin Bongo et sa mère hors de la prison, la présence du matelas neuf sur la photo pourrait s’expliquer. «Cette pratique n’est absolument pas légale mais elle a déjà été observée dans le passé, notamment dans des grandes opérations anti-corruption», poursuit RFI citant un avocat.
Précarité mais surtout, dépossession et interrogations
Ces deux détenus spéciaux sont entre autres poursuivis pour «haute trahison contre les institutions de l’État, détournements massifs des derniers publics, malversations financières internationales en bande organisée». Le média français note que dans cette démarche, «la direction générale des services spéciaux serait à la manœuvre». La radio signale cependant que dans l’entourage des Bongo il se dit qu’au-delà de ces interrogatoires, les Bongo sont contraints de céder leurs biens. «Les militaires et des notaires sont là. Ils les forcent à signer des actes», relaie encore le média, selon lequel des comptes bancaires à la BGFI auraient été vidés et la propriété dite «Palmeraie» héritée par Ali Bongo à la mort de son père, cédée.
L’on se demande d’ailleurs à qui a été cédée cette propriété située à la Sablière. Il s’agit pour ainsi dire, de celle dans laquelle vivait Omar Bongo. Bien qu’estampillée du logo «RG», marquant l’appartenance à la République gabonaise, Ali Bongo l’aurait donné à son fils Noureddin Bongo qui y vivait avec sa famille jusqu’au coup d’État du 30 août. Privés de certains biens, les Bongo seraient donc sur la paille au point que «Sylvia Bongo ne peut plus payer ses employés, les chèques étant refusés à la banque».
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