Africa-Press – Gabon. Alors que le Parti démocratique gabonais (PDG) semblait politiquement moribond après le «coup de la libération» de septembre 2023, sa résurrection spectaculaire dans les sphères du pouvoir, à travers les récentes nominations, interroge. Entre continuité politicienne, deal secret avec le CTRI en vue de 2025 ou simple réalisme, le PDG revient en force et regagne en influence. En tout cas, le parti des Bongo renaît de ses cendres tel le phénix.
Mise en quarantaine du Distingué camarade président (DCP), du Secrétaire exécutif et de nombreux autres hiérarques de l’ancien «Parti – État», les évènements qui ont suivi le «coup de la libération », le 30 septembre 2023, ont vite fait dire et écrire à de nombreux observateurs que l’avenir de l’ancien parti au pouvoir s’inscrivait désormais en pointillés et que le requiem était tout proche.
Tous ces «oiseaux de mauvaise augure» devraient être entrain de se mordre les doigts face à l’évidence du fait contraire qui semble se produire fatalement sous leurs yeux. À s’y méprendre, la régénérescence du Parti démocratique gabonais (PDG), initiée et vendue lors d’un des derniers congrès de cette formation politique est actuellement entrain de prendre corps.
Le PDG est mort, vive le Parti démocratique gabonais !
S’il est en effet vrai que la vigueur d’une formation politique est tributaire de la qualité de ses ressources humaines et de l’importance des investissements consentis pour sa vie et son animation sur le terrain, il est notoire et constant d’observer que, depuis la prise de pouvoir du CTRI et en dépit de tous les griefs faits au PDG – gouvernance hasardeuse, détournements massifs, clientélisme, népotisme et favoritisme, truquage des élections, etc. – les élites de l’ancien parti unique retrouvent progressivement de leur superbe et des positions enviables dans les hautes sphères de l’appareil de l’État.
La dernière fournée des délégations spéciales, cornaquées presqu’intégralement par les barons du PDG, tout au moins dans les trois quarts des principales communes et collectivités locales du pays, est la preuve que l’ancien parti au pouvoir sortira de la torpeur et de la léthargie l’ayant quelque peu caractérisé au cours de ces cinq derniers mois.
Et toutes ces autres nominations, par charrettes entières, aux plus hautes et juteuses fonctions dans la haute administration, réservées aux dignitaires du PDG à l’issue de chaque conseil des ministres, permettront à coup sûr à l’ancien parti au pouvoir de reconstituer son trésor de guerre, avec toute la capacité d’intrigue et de nuisance qu’on lui connait.
Odeur de deal et de calculs politiciens ?
La question qui revient abondamment dans les conversations de salons feutrés et autres maquis de Libreville, est de savoir pourquoi une telle prime à une écurie politique, à qui il a été attribué tous les péchés d’Israël, pour avoir «infantilisé», «paupérisé», «clochardisé» et «vacherisé» les Gabonais 57 ans durant ?
Faute de réponse, des franges de la population, médusées et prises comme dans un jeu de dupes, fulminent leur colère et se résignent à croire qu’il se trame quelque chose de pas sain dans son dos. Sans être dans le secret des dieux, les plus remontés soupçonnent la conclusion d’un deal entre les «anciens» et «nouveaux» maîtres du Gabon, dans la perspective des prochaines élections politiques en 2025 et notamment la présidentielle.
Aïeul Barack
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