Des Prisonniers Battus pour Avoir Réclamé Leurs Droits?

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Des Prisonniers Battus pour Avoir Réclamé Leurs Droits?
Des Prisonniers Battus pour Avoir Réclamé Leurs Droits?

Africa-Press – Gabon. Dans une lettre parvenue à GabonReview ce mardi, la trentaine de prisonniers transférés en décembre 2024 à Makokou affirme avoir récemment été battue, torturée et humiliée par le responsable et des agents de la Sécurité pénitentiaire en fonction dans le chef-lieu de l’Ogooué-Ivindo. Leur tort: avoir réclamé le respect de leurs droits, dont celui de bénéficier d’un procès pour être fixé sur leur sort.

Bien que séjournant en milieu carcéral, certains depuis plusieurs années, la trentaine de détenus transférée en début décembre 2024 à la prison centrale de Makokou tient à ce que ses droits soient respectés. Ce que ne semble pas vouloir entendre le patron de l’établissement pénitentiaire qui, lui aussi, dit être sous les ordres, soit de sa hiérarchie, soit de la Direction générale des services spéciaux (DGSS). C’est, en tout cas, ce que révèle la lettre parvenue à GabonReview ce mardi 29 avril de la part de ces détenus par l’entremise de l’association SOS Prisonniers Gabon (SPG). Ils disent avoir été violentés, le 25 avril dernier.

«Nous avons décidé de revendiquer nos droits de prisonniers dans la détention et nos conditions de vie. Lors de l’appel, nous avons décidé de ne pas nous aligner si nous ne voyons pas le directeur, vu que depuis (que nous lui avons écrit) il ne répond pas. Nous avons manifesté dans le calme, sans déranger la détention», racontent les détenus. Seulement, à les en croire, leur mouvement, bien que pacifique, n’a pas du tout été du goût du patron de la prison.

«Dès son arrivée, le directeur n’a pas cherché à comprendre. Lui et ses agents se sont jetés sur nous. Ils ont commencé à nous taper. Ils nous ont amenés au poste pour nous torturer, nous insulter et nous dire qu’on n’a aucun droit et que c’est la DGSS qui commande», relatent encore les détenus dont certains auraient passé plusieurs heures menottes aux poignets et d’autres déshabillés avant d’être exposés nus dans la cour de la prison. Les plus touchés auraient été empêchés de se soigner. Des actes que condamne l’association SPG qui rappelle avoir saisi le Garde des Sceaux, trois jours avant les faits allégués. Il s’agissait notamment pour son président Lionel Ella Engonga de solliciter l’intervention du ministre de la Justice à la suite du transfert jugé illégal des 30 prisonniers à la prison centrale de Makokou. Ceux-ci auraient été transférés sans que leurs familles en soient informées.

À Makokou, les 30 prisonniers transférés réclament leur droit aux visites comme tous les autres détenus. «Même leur avocat n’arrive pas à les voir», regrette le président de SPG. Ils réclament également leur droit à un procès, et enfin de revenir à Libreville. Des sources judiciaires assurent par ailleurs que la décision du transfert de ces prisonniers n’a pas eu l’aval du juge d’instruction dit qu’il ne sait pas qui a donné l’autorisation. Tous espèrent désormais que la situation soit réglée par Paul-Marie Gondjout.

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