Africa-Press – Gabon. Alors que l’iboga, plante sacrée du Gabon, suscite un engouement croissant à l’étranger pour ses vertus thérapeutiques, deux organisations gabonaises – Blessings of the Forest et Maghanga Ma Nzambé – défendent avec vigueur, à Genève comme à Denver, les droits des communautés traditionnelles détentrices de ce savoir ancestral. Entre plaidoyer diplomatique à l’OMPI et mobilisation culturelle dans les cercles de la médecine psychédélique américaine, ces acteurs tirent la sonnette d’alarme face à la menace de l’appropriation sans réciprocité, appelant à une éthique mondiale du respect, de la souveraineté culturelle et du partage équitable.
Blessings of the Forest Gabon (BOTF-Gabon) poursuit ses actions en faveur de la conservation et de la valorisation des savoirs traditionnels gabonais à travers plusieurs initiatives pour défendre les droits culturels et environnementaux du Gabon.
À Genève, BOTF-Gabon défend la souveraineté culturelle du Gabon en dépit de l’absence de l’Etat
Lors de la 51e session de l’OMPI à Genève (30 mai – 5 juin 2025), BOTF-Gabon, par l’intermédiaire de son Secrétaire Général Georges Gassita, a plaidé pour l’intégration du principe de non-régression dans les traités sur les ressources génétiques et les connaissances traditionnelles. Cette proposition vise à protéger les acquis des communautés autochtones et locales contre toute tentative d’affaiblissement institutionnel ou juridique.
De même BOTF-Gabon a également proposé la réécriture de plusieurs articles du futur traité sur les expressions culturelles Traditionnelles, notamment pour: Renforcer la protection des Expressions Culturelles Traditionnelles ; garantir la justice économique pour les bénéficiaires (article 5) ; exiger un consentement libre, informé et préalable avant tout accès ou utilisation des ressources issues des savoirs traditionnels.
À Denver, le plaidoyer de l’âme gabonaise
En parallèle, Maître H. Henri Paul Moubeyi Bouale, Directeur Principal de l’Association Nationale Maghanga Ma Nzambé, a réuni les gardiens du rite Missoko pour partager un message fort à l’occasion de la conférence «Psychedelic Science» organisée par MAPS à Denver (à partir du 15 juin 2025).
Son plaidoyer rappelle: que l’iboga est un patrimoine sacré, menacé par la surexploitation, l’exportation illégale et l’oubli des traditions ancestrales ; que la reconnaissance des détenteurs traditionnels gabonais est indispensable à toute coopération internationale durable ; que l’avènement des thérapies à base d’ibogaïne aux USA ne doit pas se faire sans réciprocité, ni sans la voix des communautés qui protègent cet héritage depuis des siècles.
Le Président de cette ONG rappelle que son organisation engagée sur tous les fronts pour agir aux côtés des communautés pour: promouvoir le dialogue Sud-Nord basé sur le respect mutuel et la transparence ; soutenir les projets de développement communautaire fondés sur les savoirs traditionnels, faciliter la création de filières éthiques pour l’iboga et ses dérivés, au bénéfice des communautés locales.
Enfin, une délégation de BOTF Gabon menée par son président Yann Guignon, porte la voix des communautés partenaires à la Conférence de Denver, en lien avec le Fonds de Conservation des Médecines Indigènes qui regroupe d’autres peuples premiers victimes des mêmes logiques prédatrices.
Face à ce qui paraît être une question d’attention nationale, BOTF-GABON souhaite que la diffusion de ses activités interpelle la presse, les institutions et l’opinion publique gabonaise sur l’impérieuse nécessité de soutenir ces initiatives et à exiger un cadre de partage et d’éthique qui place les gardiens traditionnels au cœur de l’avenir de les ressources génétiques associés aux connaissances.
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