Africa-Press – Gabon. En recevant récemment le Représentant Pays de l’organisation The Nature Conservancy, la ministre gabonaise de la Mer, Laurence Ndong, a esquissé les contours d’une coopération axée sur les « Blue Bonds », un mécanisme financier innovant destiné à renforcer la protection des écosystèmes marins tout en soutenant le développement des communautés côtières.
À Libreville, la transition vers une économie plus durable prend un virage stratégique avec l’intérêt manifesté par le gouvernement pour les obligations bleues, ces titres de dette souveraine ou quasi-souveraine dédiés à la préservation de l’environnement marin. Laurence Ndong, ministre de la Mer, de la Pêche et de l’Économie Bleue, a reçu à cet effet en audience Greenville Hopkinson, représentant de l’ONG internationale The Nature Conservancy, acteur majeur de la finance verte à l’échelle mondiale.
Ce dialogue s’inscrit dans une volonté claire: faire de l’économie bleue un levier de croissance inclusive pour les populations littorales du Gabon, tout en renforçant la résilience écologique des zones côtières. Pour la ministre, il s’agit de traduire en actions concrètes la vision du président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, qui plaide pour une économie bleue souveraine, équitable et respectueuse des écosystèmes marins.
« Il faut que nos ressources halieutiques profitent d’abord aux communautés locales: pêcheurs artisans, femmes transformatrices, jeunes porteurs de projets », a-t-elle insisté. Les Blue Bonds permettraient justement d’injecter des financements ciblés pour moderniser les filières de la pêche artisanale, soutenir l’innovation bleue, et renforcer les capacités de surveillance des aires marines protégées.
Coopération ciblée et souveraineté préservée
Saluant l’approche intégrée portée par The Nature Conservancy – qui combine expertise environnementale, ingénierie financière et partenariats publics-privés, Laurence Ndong a tenu à poser un cadre clair: toute coopération doit s’aligner sur les priorités nationales et respecter la souveraineté du Gabon sur ses ressources.
Pour le Gabon, pays pionnier en matière de protection de ses zones maritimes, avec plus de 26% de ses eaux classées en aires protégées, l’émission potentielle d’un Blue Bond constituerait une avancée stratégique. Elle permettrait d’attirer des investissements à impact positif, tout en consolidant la place du pays dans les négociations internationales sur le climat et la biodiversité.
Si aucun calendrier officiel n’a encore été annoncé, cette rencontre marque un premier jalon dans la construction d’un modèle gabonais de la finance bleue. En conjuguant objectifs écologiques et développement économique des zones côtières, les obligations bleues pourraient bien devenir le prochain instrument-clé de la diplomatie financière du Gabon.
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