Africa-Press – Gabon. La Coalition pour une nouvelle République (CNR) a critiqué, le 14 juillet dernier, la gouvernance du président gabonais, Brice Clotaire Oligui Nguema. Le groupe ancré dans l’opposition accuse le régime de «dérives autoritaires et de violation des principes de l’État de droit». Lors d’une déclaration officielle, son président, Vincent Moulengui Boukosso, a dénoncé la concentration du pouvoir entre les mains d’un seul homme, s’inquiétant d’une dérive vers un État dictatorial.
Commentant l’actualité nationale, la Coalition pour une nouvelle République (CNR) présidée par le professeur Vincent Moulengui Boukosso s’est exprimée sur la gestion actuelle du pouvoir. La gouvernance de Brice Clotaire Oligui Nguema a en effet été passée en revue, le 14 juillet, lors de cette déclaration où la CNR a condamné les expulsions forcées de populations vivant dans des quartiers précaires, les qualifiant de «pratiques inhumaines» portant atteinte à la dignité des citoyens.
Pour la CNR, la concentration du pouvoir entre les mains du président de la République est inquiétante. «Le peuple gabonais constate, au fil du temps, que notre pays glisse dangereusement vers un État dictatorial», fait remarquer la CNR qui dénonce par ailleurs, les opérations de déguerpissement massives menées dans les quartiers dits «spontanés». La coalition parle de pratiques «inhumaines» qui se «font au détriment de la dignité du peuple».
«Tout État de droit tire sa force de la qualité de ses institutions républicaines»
La CNR s’est également insurgée contre l’exfiltration jugée illégale des membres de la famille d’Ali Bongo Ondimba, dénonçant de graves violations des droits fondamentaux et de la légalité. «Tout État de droit tire sa force de la qualité de ses institutions républicaines, du respect de ses textes de loi et de l’intégrité des hommes chargés de leur mise en œuvre», a rappelé le groupe présidé par l’universitaire.
Pour la coalition, le régime en place ne respecte plus les règles. Ce qui lui fait dire que «les autorités jadis en charge de la Transition, aujourd’hui en charge de l’État, sont sorties de la gouvernance propre à un État de droit».
Sur le plan territorial et économique, elle affirme que le Gabon aurait perdu le contrôle de certaines îles stratégiques (Mbanié, Conga et Cocotiers), pointant du doigt une cession silencieuse de souveraineté. «Une cession silencieuse du territoire national qui engage la responsabilité politique du chef de l’État», a précisé la CNR.
Attribution opaque de marchés publics de gré à gré
La CNR critique aussi l’attribution opaque de marchés publics de gré à gré, sans respect des lois en vigueur ni transparence sur les entreprises bénéficiaires, et exprime de vives inquiétudes sur le processus électoral en cours, qu’elle juge illégal et mal organisé. Le groupe de Moulengui Boukosso dénonce de même des textes contradictoires, une période de révision des listes électorales incohérente avec le dépôt des candidatures, et craint une manipulation délibérée du scrutin à venir, en rappelant les promesses non tenues du putsch de 2023.
Enfin, la coalition a évoqué des atteintes à la liberté des avocats et critiqué un geste du président Oligui Nguema perçu comme une humiliation nationale: le port d’une casquette pro-Trump lors d’un déplacement officiel. «Le chef de l’État, garant de la souveraineté du Gabon, est apparu comme un représentant placier de Donald Trump», a dénoncé le professeur Moulengui Boukosso. La CNR appelle solennellement la communauté internationale à surveiller la situation politique gabonaise, mettant en garde contre une dangereuse dérive autoritaire.
En conclusion, la CNR appelle les autorités «à créer, en toute responsabilité et humilité, les conditions de bonne gouvernance des institutions, au lieu de faire étalage chaque fois de suffisance et de frasques déshonorantes».
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