Africa-Press – Gabon. L’Union africaine (UA) tire la sonnette d’alarme sur l’augmentation des flux financiers illicites (FFI), des transactions opaques qui échappent aux taxes et affaiblissent l’économie du continent. Selon un rapport de l’UA, ces pratiques, incluant le blanchiment d’argent, la corruption, l’évasion fiscale et le financement du terrorisme, coûtent aux États africains la somme colossale de 88 milliards de dollars par an.
L’Union africaine a révélé, dans un rapport, son inquiétude face aux flux financiers illicites, aux transactions qui échappent aux taxes et qui passent sous les radars des États du continent, soit le blanchiment d’argent, la corruption, le financement du terrorisme, les transferts de capitaux à l’étranger. Le rapport souligne que ces flux entraînent des pertes énormes évaluées à 88 milliards de dollars par an pour les États. Une perte budgétaire considérable entrave le financement de secteurs publics essentiels, comme la santé et l’éducation.
Pour causes, les flux financiers illicites se matérialisent à travers diverses pratiques frauduleuses, telles que la fausse facturation, la manipulation des prix des matières premières et les transferts de capitaux non déclarés. Les experts de l’UA soulignent que l’augmentation de 76 % des FFI au cours de la dernière décennie est en partie due aux tensions mondiales, telles que la guerre en Ukraine, qui favorisent les transactions illégales. De plus, la multiplication des conflits et les effets du changement climatique obligent les gouvernements à réorienter leurs budgets vers des priorités urgentes, au détriment du contrôle fiscal et douanier. Ce seraient donc des mécanismes des flux financiers illicites, rapporte RFI ce lundi 1er septembre.
Les défis de la lutte
Pour contrer le phénomène, l’UA a mis en place plusieurs outils, notamment une plateforme de coopération panafricaine et des groupes de travail dédiés à la récupération des avoirs volés et au contrôle du secteur minier. Au niveau national, de nombreux pays ont créé des Unités de renseignement financier.
Cependant, ces mesures se heurtent à plusieurs obstacles. Le rapport de l’UA pointe du doigt le manque de coordination entre les pays, la faiblesse des cadres juridiques et leur application lacunaire. La dépendance à des normes internationales peu adaptées au contexte africain est également un facteur aggravant qui compromet l’efficacité de la lutte contre ces pratiques illégales, a-t-elle ajouté.
Thécia Nyomba (Stagiaire)
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