Africa-Press – Gabon. Le ministère de la Santé a lancé, le 9 octobre 2025 à Libreville, une formation en télémédecine destinée à 78 professionnels issus de 25 départements, dans le cadre du projet eGabon SIS. Cette session, qui s’étend jusqu’au 14 octobre, exclut toutefois la région de l’Estuaire.
En l’absence du ministre de la Santé, Pr Adrien Mougougou, c’est Alain Charles Rotimbo, secrétaire général du ministère, qui a procédé au lancement. Il a salué une étape clé vers une santé numérique plus accessible. «La télémédecine constitue aujourd’hui un outil incontournable pour améliorer l’accès aux soins, optimiser la gestion des ressources médicales et rapprocher les services de santé des populations, notamment celles vivant dans les zones les plus reculées», a-t-il déclaré. L’objectif est de former des pionniers capables d’utiliser efficacement la plateforme nationale de télémédecine, notamment en matière de télé-échographie et d’assistance à distance.
Notamment, lors d’accouchements ou examens spécialisés dans les zones isolées. Le projet s’inscrit aussi dans la lutte contre la mortalité maternelle, dont les chiffres inquiètent. Alors que le Gabon visait 129 décès pour 100 000 naissances vivantes, le taux est remonté à 399, contre 316 au début des années 2000. «C’est une préoccupation au quotidien de s’assurer que la femme qui est suivie dans nos structures puisse accoucher sans qu’il y ait un problème», a déclaré le Dr Meye M’Ondo Olivier Mathurin, chef de service gynécologie au CHL. Pour le Dr Aimé Patrice Koumamba, spécialiste en télémédecine, la technologie peut changer la donne.
«Avec ce projet de télémédecine axé sur la télé-échographie, nous voulons donner la possibilité à ces femmes enceintes qui résident à Pana, à Ibundi, à Mulundu, à Muanda (…) d’avoir accès aux soins obstétriques de base, sans quitter leur localité», a-t-il fait savoir. Grâce à cette initiative, un gynécologue basé à Libreville peut assister une sage-femme à distance, garantissant un meilleur suivi de grossesse et limitant les déplacements risqués. La télémédecine permet également de réduire les coûts liés aux déplacements.
«Le risque de déplacement avec les accidents, les états de route éliminés, les coûts liés au transport, l’hébergement, la restauration sont éliminés», explique encore le Dr Koumamba. De plus, elle offre une solution innovante pour le suivi des maladies chroniques via des dispositifs connectés (bracelets, montres, ceintures), intégrés à la télésurveillance médicale.
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