Africa-Press – Gabon. Appelés aux urnes pour le second tour des législatives, le 11 octobre dernier, les électeurs gabonais ont majoritairement répondu absents. Bureaux vides, électeurs parfois rayés des listes, défiance généralisée: la participation s’est effondrée, révélant, plus qu’au premier tour, un désenchantement face au processus électoral.
Le second tour des législatives, le 11 octobre 2025, aura été particulièrement marqué non pas par un choix clair des électeurs, mais par leur absence. Avec des taux de participation tombant parfois sous la barre des 20 % dans les différents centres de vote, l’abstention plus qu’un simple désintérêt passager, s’est voulue le témoigne d’une crise de «confiance profonde» envers le système électoral et plus largement, envers les institutions du pays. À l’origine de ce silence des urnes, une logistique électorale défaillante. Certains électeurs prêts à accomplir leur devoir civique et pourtant inscrits et actifs lors de la présidentielle d’avril dernier ont constaté la disparition de leur nom des listes électorales.
Un dysfonctionnement qui pourrait entamer la crédibilité de l’administration électorale, et qui a surtout alimenté les soupçons de manipulation. Au-delà, la lassitude politique était bien palpable. La répétition d’élections contestées, y compris le premier tour du 27 septembre, le manque de transparence dans les résultats, les soupçons de tricherie, voire l’absence de véritables alternatives politiques ont progressivement vidé l’acte de voter de son sens pour de nombreux Gabonais. «Je ne vote plus, c’est leur pays», a commenté un électeur venu non pas pour voter, mais simplement pour retirer sa carte d’électeur.
Pour lui et d’autres qui se sont tout aussi abstenus, la démocratie semble réduite à un rituel sans enjeu réel, où l’électeur n’est qu’un figurant dans un scénario écrit d’avance. Peut-être assez pour voir en cette abstention un acte politique en soi, dans un contexte où les voix traditionnelles de contestation «se sont tues». Beaucoup ont préféré ne pas voter, pour «signifier le rejet du même système», refuser de cautionner, par leur participation, un processus jugé faussé. Face à cette désaffection, l’avenir de la démocratie gabonaise s’est encore joué dans le silence des urnes.
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