Journée Sans Alcool Ni Tabac: 27 Ans de Combat

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Journée Sans Alcool Ni Tabac: 27 Ans de Combat
Journée Sans Alcool Ni Tabac: 27 Ans de Combat

Africa-Press – Gabon. Depuis vingt-sept ans, l’ONG Agir pour le Gabon mène, souvent seule, un combat acharné contre les ravages silencieux de l’alcool et du tabac. À l’occasion de la Journée nationale sans alcool et sans tabac, son président, le Dr Alphonse Louma Eyougha, a renouvelé son cri d’alerte:sans un sursaut de l’État, le pays continuera de sacrifier sa jeunesse aux addictions.

Près de trois décennies déjà que l’ONG Agir pour le Gabon lutte contre les ravages de l’alcool et du tabac. Ce jeudi, elle célébrait la 27e édition de la Journée nationale sans alcool et sans tabac, un rendez-vous devenu rituel, mais toujours marqué par la même ferveur militante: celle d’inviter les consommateurs à suspendre, ne serait-ce qu’un jour, leurs habitudes pour réfléchir aux dégâts silencieux de ces substances sur la santé, la jeunesse et la société.

Un plaidoyer ferme pour un engagement de l’État et un quart de siècle de sensibilisation dans le silence

Face à un auditoire attentif, le président-fondateur de l’ONG, Dr Alphonse Louma Eyougha, a lancé un nouvel appel à l’action publique. Il plaide pour une politique nationale plus ferme contre les addictions: réguler les débits de boisson qui «fleurissent comme des champignons», augmenter le prix de l’alcool pour en réduire l’accès, interdire strictement la vente d’alcool et de tabac aux mineurs, installer des alcootests sur les axes routiers et faire appliquer la loi interdisant la vente de cigarettes à l’unité.

«Quand on vend une bière moins chère que l’eau, on pousse à la consommation», a dénoncé le Dr Louma avant d’ajouter: «L’alcool et le tabac sont des drogues, au même titre que la cocaïne ou le cannabis. L’État doit cesser d’ignorer cette réalité.»

Malgré 27 ans d’efforts ininterrompus, Agir pour le Gabon poursuit son combat dans une quasi-indifférence institutionnelle.

«Cet événement se déroule depuis 27 ans dans l’indifférence totale des autorités et même de la population. Mais nous, on fait notre part. Si une seule personne peut être sauvée grâce à nos actions, c’est déjà une grande victoire», confie Michel Ongoundou Loundah, secrétaire général de l’organisation.

Fondée il y a près de trente ans, l’ONG s’est donnée pour mission de sensibiliser, informer et alerter sur les dangers liés à l’alcool, au tabac et aux drogues. Sans subvention ni appui institutionnel, elle s’appuie exclusivement sur la détermination et les contributions de ses membres.

Addictions et violences scolaires: une corrélation inquiétante

Cette édition 2025 a mis en lumière un fléau préoccupant: la montée de la violence en milieu scolaire, que l’ONG relie directement à la consommation précoce d’alcool et de tabac. «Combien de nos enfants vont à l’école après avoir consommé de l’alcool? Nos établissements sont toujours entourés de bars, malgré les décisions ministérielles. Et on s’étonne que les violences s’aggravent», s’est indigné M. Ongoundou Loundah.

Le cas récent d’un élève agressé par ses camarades illustre, selon lui, «le laxisme et la démission des pouvoirs publics» face à ces dérives.

Une reconnaissance toujours attendue

Autre frustration persistante: Agir pour le Gabon n’a toujours pas obtenu le statut d’utilité publique, en dépit de ses trois décennies d’engagement. «C’est un scandale absolu !» s’est insurgé Michel Ongoundou Loundah. «Certaines ONG créées depuis deux ans ont obtenu cette reconnaissance. Pourquoi pas nous? Nous ne demandons pas une faveur, mais la reconnaissance d’un travail au service de la jeunesse gabonaise.»

Une telle reconnaissance permettrait à l’organisation de renforcer son action, notamment dans la prise en charge des personnes dépendantes et dans la prévention des addictions à l’échelle nationale.

Malgré le manque de soutien, la fatigue et l’isolement, les membres d’Agir pour le Gabon refusent d’abandonner. «Nous refusons de céder au découragement. Tant qu’il y aura une seule personne à sauver, nous serons là, sur le terrain, à sensibiliser et à interpeller», a affirmé le vice-président de l’organisation.

Vingt-sept ans après sa création, Agir pour le Gabon demeure une sentinelle infatigable, fidèle à sa mission originelle: sauver des vies et éveiller les consciences. Une constance exemplaire, que ses fondateurs espèrent enfin voir honorée à la hauteur de leur combat.

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