Africa-Press – Gabon. D’Owendo à Franceville, la caravane du Transgabonais a parcouru cinq provinces pour mettre en évidence l’importance stratégique du chemin de fer, ses défis et les engagements européens pour sa réhabilitation. Entre écotourisme, économie forestière, transport minier et projets sociaux, le rail se révèle plus que jamais essentiel au Gabon.
Commencée le mercredi 26 novembre, la caravane du Transgabonais a sillonné plusieurs localités afin de faire redécouvrir le potentiel économique, social et touristique que porte cette infrastructure ferroviaire unique au Gabon. Première étape: la Lopé, présentée comme un pôle écotouristique majeur grâce à son parc national et à ses paysages classés. La délégation y a rappelé combien le chemin de fer constitue un atout pour soutenir l’industrie touristique locale.
La caravane s’est ensuite rendue à Lastourville, où la filière bois a occupé les échanges. Sur place, les acteurs forestiers ont mis en avant les difficultés auxquelles ils font face, évoquant la fermeture progressive de plusieurs entreprises, fragilisées par des pertes importantes et divers facteurs économiques. Le rail y demeure pourtant un levier indispensable pour l’exportation et la compétitivité de ce secteur important.
À Moanda, le focus a porté sur le transport du manganèse, ressource stratégique transférée vers Libreville par la voie ferrée. Puis, à Franceville, trois séquences majeures ont marqué l’étape: d’abord la mise en perspective du futur wagon médicalisé, destiné au transport des malades et des urgences tout au long du réseau ; ensuite la présentation à l’Université des Sciences et Techniques de Masuku (USTM) de la stratégie européenne Global Gateway ; enfin, la visite des installations de la Setrag, gestionnaire du réseau ferroviaire.
«Cette voie appartient à l’État gabonais et le président de la République a donné des instructions fermes pour sauver cet outil essentiel», a expliqué Wilfried Mbeng, coordonnateur de la Coopération Gabon-UE. Il a rappelé les soutiens obtenus: un don non remboursable signé à Bruxelles, suivi d’un prêt acté lors de la visite du président Emmanuel Macron, via l’AFD.
L’objectif est de soutenir cette infrastructure
La délégation a également inspecté les zones instables du réseau, symboles d’un chantier encore colossal. «Soutenir cette infrastructure, c’était notre objectif: lui redonner toute sa place dans le débat public et raviver la fierté nationale autour du Transgabonais», a souligné Cécile Abadie, cheffe de la délégation de l’Union européenne au Gabon. L’UE considère ce projet comme emblématique de la coopération Team Europe dans le pays.
Même enthousiasme du côté de l’ambassade d’Allemagne. «Cette caravane m’a permis de connaître les réalités de la Lopé, de Lastourville, de Moanda et de Franceville, et donc la richesse et la diversité du Gabon», a confié Hans-Ulrich Von Schroeter.
Au terme de cette tournée, les objectifs sont clairs: valoriser les bénéfices concrets du rail pour les populations locales, illustrer son rôle dans les secteurs importants — tourisme, bois, mines — et renforcer le modèle de coopération européenne. Une semaine pour rappeler que le Transgabonais n’est pas seulement une voie ferrée, mais une artère vitale du développement national.





