Africa-Press – Gabon. L’émission «GouvActu, le Mag», diffusée sur Gabon Télévision, le 30 novembre, a réuni plusieurs ministres du gouvernement, dont Ludovic Megne Me Ndong (Logement) et François Ndong Obiang (Réforme), pour faire le point sur le projet «Un Gabonais, un titre foncier». Ce projet vise à sécuriser les droits fonciers des Gabonais en délivrant à chacun un titre foncier légal. En 2025, l’Agence nationale de l’urbanisme, des travaux topographiques et du cadastre (ANUTTC) a signé environ 1200 décisions de cession, mais près de 3 000 personnes cumulent un retard de paiement d’environ 14 milliards de francs CFA.
La problématique foncière au Gabon, où de nombreuses terres ne sont pas immatriculées, freine l’investissement et déclenche régulièrement des conflits. Face à cela, le gouvernement dirigé par le président Brice Clotaire Oligui Nguema a lancé le projet «Un Gabonais, un titre foncier» ; une politique prioritaire, pour offrir à chaque citoyen, la reconnaissance légale de ses droits fonciers, pour réduire l’informalité des transactions immobilières, et faciliter l’accès au crédit par la valeur juridique des titres fonciers.
«Donner à chaque Gabonais une parcelle avec un titre foncier»
S’exprimant à ce sujet, Ludovic Megne Me Ndong a souligné que trois ministères collaborent pour délivrer ces titres. Il s’agit de l’Habitat (administration et cadastre), de l’Économie et des Finances (enregistrement et conservation) et de Justice (numéro d’immatriculation).
Il a par ailleurs rappelé que le projet est complexe en raison des contraintes techniques et administratives, malgré les efforts pour améliorer l’accès au foncier. Ce qui l’a amené à insister sur le fait que, si 1 200 titres fonciers ont été signés, une importante partie des bénéficiaires n’a pas encore payé les frais afférents, accumulant ainsi un lourd impayé de 14 milliards de francs CFA. Un défi financier qui ralentit aussi la mise en œuvre du projet.
«Ce que nous faisons au niveau des institutions qui sont au sein de du ministère dont j’ai la charge aujourd’hui, c’est de travailler afin que nous puissions donner à chaque Gabonais une parcelle avec un titre foncier», a dit le ministre de l’Habitat.
«Il faut que tout le monde joue le jeu»
François Ndong Obiang a quant à lui mis en avant l’importance de la réforme foncière, indispensable pour sécuriser et clarifier les droits sur la terre, souvent liée au territoire d’origine des Gabonais. Il a rappelé l’interdiction des ventes directes entre particuliers, la nécessité d’un cadastre national couvrant toutes les parcelles, urbaines ou rurales, ainsi que la lutte contre les fraudes. Selon lui, «C’est la politique du président et du gouvernement actuel: faire en sorte que nous arrivions à établir le cadastre partout sur le territoire». «Il faut donner cette culture à tous les Gabonais et on va cadastrer les villages», a souhaité le ministre de la Réforme.
Il ajoute que «ce que le président Oligui projette, c’est de rendre facile cette accession et ensuite d’amoindrir les coûts». «Et il faut déjà signaler, a-t-il souligné, dans la sous-région, nous avons les coûts les plus bas en matière d’acquisition des de la terre». «On va rendre ça possible, mais seulement, il faut que tout le monde joue le jeu. Ceux qui ne voudront pas jouer le jeu avec la 5e République, on verra, ils en paieront certainement le prix», a-t-il prévenu.
Harmoniser le droit moderne avec le droit coutumier
La réforme doit aussi harmoniser le droit moderne avec le droit coutumier en reconnaissant juridiquement les limites traditionnelles des terres et en respectant les coutumes locales dans la délivrance des titres fonciers. Le gouvernement œuvre à rendre ce processus plus simple, transparent et économique, malgré des lenteurs causées par des comportements administratifs déviants. L’objectif reste de régulariser massivement les droits fonciers avec la délivrance annuelle de plusieurs milliers de titres, couvrant tout le pays.
Ces autres membres du gouvernement, à savoir les ministres de l’Intérieur, de la Sécurité et de la Décentralisation, Hermann Immongault, de la Communication et des Médias, intérimaire du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Paul Marie Gondjout, de la Planification et de la Prospective, Louise Pierrette Mvono, de l’Économie numérique, de la Digitalisation et de l’Innovation, Mark Alexandre Doumba, et le ministre des Travaux publics et de la Construction, Edgar Moukoumbi, ont également participé à cette émission animée par le journaliste de renom, Martial Tchibinda.





