Africa-Press – Gabon. Initialement envisagée comme une simple prise de contact, la rencontre entre le ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et du Développement rural, Mark-Alexandre Doumba, et les responsables du Groupement d’intérêt avicole (GIA) s’est rapidement muée en une véritable séance de travail. Objectif: poser les jalons opérationnels de la mise en œuvre effective de l’interdiction d’importation du poulet de chair à compter du 1er janvier 2027, une mesure stratégique destinée à réduire la dépendance du Gabon aux importations, stimuler la production locale et créer des emplois durables.
Quelques jours après une première réunion de prise de contact avec l’administration centrale du ministère, le ministre Mark Alexandre Doumba a accordé plusieurs heures de son agenda aux membres du GIA. Ces derniers étaient venus le 15 décembre 2025, lui présenter leur feuille de route détaillant la stratégie de structuration et de montée en puissance de la filière avicole nationale, en prélude à l’entrée en vigueur de l’interdiction des importations de poulet de chair.
Cette rencontre a permis de faire un état des lieux des priorités, d’identifier les principaux goulots d’étranglement et de définir les axes stratégiques devant conduire à la transformation en profondeur du secteur avicole gabonais.
Réduire une dépendance évaluée à 900 milliards de FCFA
Au cœur des échanges, la question de la forte dépendance du Gabon aux importations alimentaires, notamment de viande de poulet, évaluées à près de 900 milliards de francs CFA, a été largement abordée. Pour le ministre, cette situation n’est plus soutenable.
Il a insisté sur la nécessité d’une meilleure structuration de la filière, condition indispensable à une mise en valeur efficace du potentiel national et à l’atteinte de l’objectif de souveraineté alimentaire. « L’objectif est de jeter les bases d’une agriculture durable et souveraine », a-t-il rappelé, soulignant le caractère stratégique de l’aviculture dans l’économie nationale.
Face au membre du gouvernement, le Groupement d’intérêt avicole a détaillé sa vision et ses propositions concrètes. Une démarche saluée par les autorités. « Nous sommes venus présenter au ministre de l’Agriculture, de l’Élevage et du Développement rural la feuille de route du Groupement d’intérêt avicole, le GIA. Cette feuille de route, en réalité, présente notre stratégie pour contribuer au développement de la production de viande de poulet de chair. Ce qu’on peut retenir, c’est que le ministre a été très réceptif par rapport à ce qui lui a été présenté et nous a assuré de son soutien », a déclaré le président du GIA, Ovono Mezui Denis.
Cette feuille de route vise notamment à renforcer les capacités de production locales, structurer les acteurs de la chaîne de valeur et anticiper les besoins liés à la fin programmée des importations.
54 semaines pour réussir un tournant historique
Pour le ministre Mark-Alexandre Doumba, le compte à rebours est déjà lancé. « Le président de la République, chef de l’État, chef du gouvernement, a pris une mesure forte qui est d’interdire l’importation du poulet de chair à partir du 1er janvier 2027. Il nous reste un an, il nous reste littéralement 54 semaines pour pouvoir mettre en place cette mesure », a-t-il confié.
Il a précisé que le choix de travailler avec le GIA s’explique par son ancrage réel dans le secteur et son expérience en matière de production avicole. « L’objectif était de discuter avec un groupement d’intérêt économique qui évolue déjà dans le secteur de l’agriculture, dans la production de poulet au Gabon, avec une production d’une certaine quantité. Ils ont décidé, au vu des enjeux, de se réunir pour pouvoir structurer la filière de manière plus structurée. L’échange que nous avons eu a été de discuter de ce plan-là », a-t-il ajouté.
Annoncée en mai 2025, l’interdiction de l’importation du poulet de chair s’inscrit dans une vision plus large de transformation de l’économie gabonaise. « À partir du 1er janvier 2027, le Gabon a décidé d’interdire l’importation de poulet de chair. Une mesure annoncée en mai 2025 afin d’atteindre la souveraineté alimentaire, stimuler la production locale, réduire la dépendance et créer des emplois », a rappelé le ministre.
À l’issue de cette séance de travail, les bases d’une collaboration renforcée entre l’État et les acteurs privés semblent posées. Reste désormais à transformer les intentions et les feuilles de route en actions concrètes, dans un délai contraint mais déterminant pour l’avenir de la filière avicole gabonaise.





