Le Grand Paradoxe Du Tourisme Gabonais

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Le Grand Paradoxe Du Tourisme Gabonais
Le Grand Paradoxe Du Tourisme Gabonais

Africa-Press – Gabon. Le Gabon dispose de richesses naturelles inégalées et d’un potentiel touristique exceptionnel. Sauf que sa contribution au développement économique et social demeure faible. Telle est l’essence de l’ouvrage, «Le grand paradoxe du tourisme gabonais» de Christian Mbina, qui a été dédicacé, le 26 décembre, à Libreville. Dans ce livre de 165 pages, l’ancien directeur général de l’Agatour rappelle que le tourisme peut et doit être un levier économique capable de générer des revenus directs pour les populations locales et soutenir le développement des infrastructures.

Ancien directeur général de l’Agence gabonaise de développement et de promotion du tourisme et de l’hôtellerie (Agatour), directeur général de Luxury Green Resorts (LGR) et de Gabon Wildlife camps and safaris (GWCS), Christian Mbina a dévoilé, le 26 décembre, à Libreville, son livre intitulé «Le grand paradoxe du tourisme gabonais». Avec pour sous titre, «entre ambitions économiques et absence de vision stratégique», ce texte de 165 pages, édité par les Éditions Lumière du monde, cherche à replacer le tourisme gabonais au cœur d’une stratégie de développement, et appelle à ne pas le considérer comme une simple activité marginale ou purement culturelle.

Le Gabon possède une «manifeste biodiversité» prête à générer des revenus durables

Livre inspirant, souhaitant montrer que le «Gabon dispose d’atouts uniques, notamment une biodiversité remarquable, des parcs nationaux, des paysages variés et un positionnement idéal pour l’écotourisme», il ambitionne en même temps de relever le fait que «ce potentiel demeure sous exploité à cause de plusieurs obstacles structurels et organisationnels».

Son récit personnel (des explorations côtières aux parcs nationaux, en passant par les campagnes de conservation des tortues et des baleines) invoque comment les expériences sur le terrain forment une vision du tourisme comme moteur de valorisation des écosystèmes.

Lors de la présentation de son ouvrage, Christian Mbina, expert gabonais reconnu dans les domaines de la conservation de la nature, de la biodiversité, de l’écotourisme et du développement durable, a donc décrit, en détail, les initiatives de conservation, de créations de camps et des projets d’écotourisme, pour démontrer que le Gabon possède une «manifeste biodiversité» prête à générer des revenus durables si elle est pilotée et exploitée avec une approche structurée et intersectorielle.

«Il faut une stratégie clairement articulée»

Au cœur de l’ouvrage et des échanges lors de la présentation, l’ancienne figure de proue de l’Agatour, aujourd’hui à la tête de Luxury Green Resorts et de Gabon Wildlife camps and safaris, a insisté sur «cette nature intersectorielle du tourisme». Selon Christian Mbina, pour qu’il devienne un pilier économique, il faut une stratégie clairement articulée qui intègre routes, infrastructures, énergie et connectivité numérique. Il a, de ce fait, pris l’exemple comparatif du Rwanda et de l’Ouganda, où le tourisme lié à des espèces emblématiques telles que les gorilles et les baleines, a été valorisé comme ressource économique d’envergure. Ce qui génère, a-t-il fait savoir, une demande et des réservations quasi-constantes.

A travers son œuvre, le message est donc de faire savoir que «le tourisme gabonais a besoin d’un repositionnement ambitieux et d’investissements soutenus pour transformer le potentiel en réalité économique mesurable».

Appel à «une révision des modèles de gouvernance»

L’auteur a, par ailleurs, mis en garde contre une approche qui miserait uniquement sur la notoriété internationale sans bénéfices tangibles pour les Gabonais eux-mêmes. Il a rappelé que «le tourisme doit profiter directement aux populations locales et que les flux financiers passent par les communautés et les territoires, pas seulement par la capitale». En décrivant les limites actuelles, à l’exemple de l’accès inégal à des sites touristiques et les freins infrastructurels, il a appelé à «une révision des modèles de gouvernance et à une meilleure appropriation locale des projets, afin que l’écotourisme ne reste pas embryonnaire mais devienne une force économique citoyenne».

En mettant en librairie «Le grand paradoxe du tourisme gabonais», Christian Mbina assure que l’objectif n’est pas de nier les complexités, mais de les affronter avec une vision stratégique audacieuse. Dans ce sens, le livre serait, selon lui, une contribution qui mêle réflexion intellectuelle et vécu pratique. Il rappelle d’ailleurs les progrès réalisés (création des parcs nationaux, positionnement international en matière de biodiversité) et critique des lacunes actuelles (manque de coordination, difficulté à capitaliser les ressources naturelles).

De ce fait, en dédicace, il a invité décideurs, jeunes professionnels et passionnés de biodiversité à engager un vrai débat sur la place du tourisme dans l’économie gabonaise, afin d’éviter que ce secteur ne demeure «embryonnaire» dans le pays et que son extraordinaire patrimoine puisse devenir une véritable élite économique partagée.

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