Affaire Warren: Adolescent Hospitalisé, Six Camarades En Prison

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Affaire Warren: Adolescent Hospitalisé, Six Camarades En Prison
Affaire Warren: Adolescent Hospitalisé, Six Camarades En Prison

Africa-Press – Gabon. Depuis quelques jours, le Gabon est secoué par une affaire qui émeut l’opinion: celle du jeune Warren, un adolescent de 15 ans, violemment agressé par ses camarades et aujourd’hui hospitalisé dans une clinique de Libreville. L’affaire, qui indigne le pays, a conduit le 30 octobre à l’incarcération de six des sept suspects, en attendant le jugement.

Le samedi 25 octobre 2025, Warren, qui a obtenu son baccalauréat en classe de Première, déjeunait avec ses cousins pour un repas d’adieu avant son départ prévu le 28 octobre pour la France, où il devrait poursuivre ses études. En plein repas, il est interpellé par une camarade d’école qui, en réalité, participait à un guet-apens orchestré avec d’autres élèves sur fond de jalousie amoureuse. Pris à partie, Warren est violemment passé à tabac. Il ne doit sa survie qu’à l’intervention d’un passant, mais s’en sort grièvement blessé: mâchoires, nez et os du visage fracturés. Il a du mal à respirer et à se nourrir.

Indignation totale

L’affaire a immédiatement enflammé la toile. Alain-Claude Bilie-By-Nze a appelé à la justice et l’État à agir. Dans la foulée, le président Brice Clotaire Oligui Nguema a réagi, dénonçant la montée de la violence en milieu scolaire. Il a exhorté le ministre de l’Éducation nationale à «prendre immédiatement toutes les mesures nécessaires pour enrayer ce fléau», appelant à la tolérance zéro et à un rétablissement de la discipline dans les établissements. Le chef de l’État a également demandé à la justice de faire preuve de fermeté et «que les agresseurs soient poursuivis et sanctionnés avec toute la rigueur de la loi».

Les jeunes identifiés comme les auteurs présumés ont été interpellés, mais seuls deux ont d’abord été placés sous mandat de dépôt. Une décision qui a suscité l’inquiétude de la famille de la victime et la colère des internautes, dénonçant une justice corrompue et à deux vitesses. Beaucoup rappelaient que des élèves récemment impliqués dans des faits de violence scolaire avaient été incarcérés sans hésitation. Ils y ont vu la main d’une justice à deux vitesses, d’autant que la juge en charge du dossier, Leïla Charlène Ndondo Ngossa épouse Leyigui, avait déjà été critiquée dans l’affaire du meurtre de la jeune Michaela, où le principal suspect avait pu fuir. L’accusant de complaisance envers les “enfants de riches”.

En prison en attendant le procès

Cette fois encore, l’affaire implique des enfants de notables, dont de hauts gradés parmi les présumés coupables et de magistrats pour la victime. Après la polémique, elle a été dessaisie du dossier et suspendue de ses fonctions pour trois mois. Elle devrait être traduite en Conseil de discipline, et certains réclament sa radiation. «Les autres magistrats ont dit que, sur ce coup, la juge Ndondo va se débrouiller toute seule», a confié la famille à un influenceur. L’affaire a été reprise par un autre juge qui, le 29 octobre, a décidé de placer sous mandat de dépôt six des sept présumés coupables, le dernier étant laissé en liberté provisoire.

Le tribunal a estimé qu’il existait des charges suffisantes pour justifier leur détention en attendant la suite de la procédure. Toujours hospitalisé, Warren se bat pour se rétablir, mais des inquiétudes demeurent quant à la poursuite de sa scolarité. Pourra-t-il reprendre les cours à temps? Tous les protagonistes sont issus d’un établissement secondaire privé français de Libreville. Si les faits ne se sont pas produits dans l’établissement, celui-ci étant en congé, cette affaire relance le débat sur la violence en milieu scolaire, d’autant que tout est parti du cadre scolaire lui-même.

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