Probabilité de Naissance Selon le Sexe de l’Enfant

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Probabilité de Naissance Selon le Sexe de l'Enfant
Probabilité de Naissance Selon le Sexe de l'Enfant

Africa-Press – Gabon. « Une chance sur deux d’avoir une fille ou un garçon ! », assure le bon sens populaire à chaque grossesse. Mais cette probabilité de 50/50 n’est pas valable dans toutes les familles, conclut une nouvelle étude publiée dans la revue Science Advances. Si vous avez trois enfants du même sexe notamment, la chance que le quatrième le soit aussi est de 60%.

Considérer la famille et non l’individu comme unité

« Les familles qui désirent une progéniture de plus d’un sexe et qui ont déjà eu deux ou trois enfants du même sexe doivent savoir qu’en essayant d’avoir le prochain, elles jouent probablement à pile ou face avec une pièce pipée », concluent ces nouveaux travaux sur une base de données de plus de 58.000 infirmières américaines entre 1956 et 2015, choisie pour sa qualité.

De précédentes études s’étaient penchées sur les facteurs génétiques affectant le sexe de la progéniture au niveau des individus, mais n’avaient rien observé de concluant. « Cette approche au niveau individuel suppose que toutes les naissances sont des événements indépendants », analyse l’épidémiologiste Siwen Wang, première autrice de ces travaux. « En considérant la famille – et non la naissance individuelle – comme l’unité d’analyse, nous sommes en mesure de détecter les regroupements et de vérifier si certains facteurs biologiques ou génétiques influencent le sexe de la progéniture au niveau de la famille. »

L’âge de la mère lors de la première grossesse compte

Deux facteurs se révèlent particulièrement déterminants chez la mère quant au sexe de ses futurs enfants: son âge lors de la première grossesse et la présence de l’un ou l’autre de deux facteurs génétiques, chacun prédisposant à la naissance d’un des deux sexes. Ainsi, une femme qui a son premier enfant après 28 ans a une probabilité 13% plus élevée d’avoir des enfants de même sexe qu’une femme de moins de 23 ans. Une différence certes modeste, mais significative sur une large population.

Les raisons biologiques de cette influence de l’âge ne sont pas connues, mais les chercheurs ont une hypothèse. « Avec l’âge, les femmes subissent des changements physiologiques tels qu’une phase folliculaire plus courte et un pH vaginal plus bas », explique Siwen Wang. Or, le pH acide (bas) tend à favoriser la survie du chromosome Y, qui est plus gros et résistant que le chromosome Y. « Mais au niveau individuel, ces effets peuvent différer d’une femme à l’autre, de sorte que le vieillissement peut faire pencher la balance en faveur d’un sexe ou de l’autre, en fonction de leur biologie spécifique », précise la chercheuse.

Des gènes associés avec des naissances de même sexe

Deux variantes génétiques maternelles, près des gènes NSUN6 et TSHZ1, ont également été associées par les chercheurs au fait de n’avoir que des filles ou que des garçons, respectivement. Le mécanisme biologique derrière ces actions n’est pas connu, mais tous deux sont impliqués dans la régulation de l’activité de gènes et donc la fabrication de certaines protéines. « Ces gènes sont importants pour les processus biologiques fondamentaux et pourraient, en théorie, jouer un rôle dans les fonctions liées à la grossesse », suggère Siwen Wang. « La découverte de ces variantes maternelles significatives à l’échelle du génome était particulièrement surprenante », ainsi que « la force et la cohérence » des regroupements par sexe en fonction des indicateurs, et ce même en tenant compte des comportements. Les calculs tenaient en effet compte d’un des principaux défis anticipés par les scientifiques: le biais des « collectionneurs » qui continuent à avoir des enfants dans le but d’obtenir le sexe désiré.

« Ce qui est fascinant, c’est que nous avons pu détecter des modèles significatifs uniquement à partir des données maternelles, y compris des variantes génétiques liées au fait de n’avoir que des garçons ou que des filles », conclut Siwen Wang. « Cela dit, le fait de ne pas disposer d’informations sur les pères biologiques nous empêche d’explorer pleinement la façon dont les facteurs maternels et paternels interagissent, ce qui est une direction importante pour la recherche future. »

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