Africa-Press – Gabon. À la suite de son fils Noureddin, qui a multiplié les sorties ces dernières semaines, l’ex-première dame du Gabon a tenu à rappeler ce lundi 1er décembre 2025 sur Facebook la douleur qu’elle continue de ressentir depuis le coup d’État de 2023 et les sévices qu’elle dit avoir subis pendant plusieurs mois de détention à Libreville. Aujourd’hui exilée à Londres, Sylvia Bongo Ondimba réaffirme sa détermination à se battre après sa condamnation par contumace.
«On a parlé à ma place, inventé, déformé tant d’histoires.» Ayant annoncé des actions, notamment au niveau de l’Union africaine, pour contester sa récente condamnation par contumace, Sylvia Bongo Ondimba a pris la parole sur Facebook ce lundi dans un bref témoignage personnel, revenant sur les événements du 30 août 2023, jour où son époux, Ali Bongo Ondimba, a été évincé du pouvoir par les militaires lors de ce qu’ils ont qualifié de «Coup de libération». Un jour inoubliable, selon l’ex-première dame.
Dans une lettre signée empreinte d’émotion, elle raconte son arrestation brutale: «Le 30 août 2023, ma vie a basculé. Ce jour-là, des hommes sont venus chez moi. Ils m’ont arrachée à mon foyer, une arme pointée sur la tête. Je n’ai pas eu le temps de comprendre, de résister, de parler. Ce moment a tout changé.» Elle décrit les mois de détention qui ont suivi, marqués par la privation de liberté et de droits: «Pendant des mois, j’ai été privée de ma liberté, de mes droits, de ma voix. Mais on ne m’a pas volé mon âme.»
Malgré cette épreuve, Sylvia Bongo affirme avoir trouvé une force intérieure. «J’ai appris que la vraie dignité, c’est de rester debout, même dans la tempête», écrit-elle à la suite de son fils aîné, dont les sorties sur les réseaux sociaux et dans la presse se sont multipliées ces dernières semaines en rapport au procès dit de la «Young Team» au terme duquel la Cour criminelle spécialisée a établi qu’ils étaient les principaux acteurs.
Une condamnation lourde en toile de fond
La sortie de ce jour de l’épouse d’Ali Bongo intervient en effet dans un contexte judiciaire particulièrement lourd. Le 12 novembre 2025, Sylvia Bongo a été condamnée par contumace à 20 ans de réclusion criminelle pour détournement de fonds publics et blanchiment aggravé de capitaux. Elle n’était pas présente au procès, ce qui souligne son statut d’exilée. La présidence de la République, elle, parle de «fuite».
Semblant à nouveau contester cette décision de justice, dans son message, elle insiste sur sa volonté de transformer l’épreuve subie depuis plus de deux ans en résilience. «Aujourd’hui, je n’ai pas oublié. Mais je choisis de transformer cette douleur en force, et cette blessure en lumière», informe-t-elle.
Un témoignage, à la fois personnel et politique, qui illustre la manière dont l’ancienne première dame cherche à reprendre la parole après avoir été longtemps réduite au silence.





