Banque : Société Générale réduit la voilure sur le continent africain

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Banque : Société Générale réduit la voilure sur le continent africain
Banque : Société Générale réduit la voilure sur le continent africain

Par Le Point Afrique

Africa-Press – Guinee Bissau. PERSPECTIVE. Avec une présence historique en Afrique, la banque française entend céder des filiales, surtout dans les pays où elle est à la peine.

Ça bouge du côté de la Société générale en Afrique. D’un côté, la banque française souhaite s’affirmer dans ses bastions africains que sont la Côte d’Ivoire, le Maroc ou le Cameroun, de l’autre, elle cède certaines de ses filiales, les plus petites, notamment au Tchad, en Guinée équatoriale et en Mauritanie. Annoncé depuis plusieurs mois, l’accord avec deux groupes bancaires africains pour la cession de ses filiales dans ces trois pays a eu lieu ce jeudi 8 juin, soit quelques jours seulement après la nomination de Slawomir Krupa à la tête du géant bancaire.

Ces désengagements s’inscrivent dans le sillage de ceux de plusieurs groupes bancaires français (BNP Paribas, Crédit agricole, BPCE) et britanniques (Barclays et Standard Chartered), ces cinq dernières années sur le continent africain.

Un désengagement stratégique

Les deux groupes bancaires panafricains que sont Vista et Coris Group, dirigés respectivement par les banquiers burkinabè Simon Tiemtoré et Idrissa Nassa, « reprendraient la totalité des activités opérées par Société générale au Congo, en Guinée équatoriale, en Mauritanie et au Tchad, ainsi que l’intégralité des portefeuilles clients et l’ensemble des collaborateurs au sein de ces entités », développe un communiqué de la banque, qui annonce également l’ouverture d’une réflexion stratégique sur sa filiale en Tunisie.

Ces opérations pourraient être menées « d’ici la fin de l’année » et prévoient la cession totale des parts du groupe dans ses filiales locales africaines : Société générale Congo, Société générale de banques en Guinée équatoriale, Société générale Mauritanie et Société générale Tchad, actuellement détenues respectivement à 93,5 %, 57,2 %, 95,5 % et 67,8 % par Société générale.

Le groupe bancaire détient par ailleurs 52,34 % du capital de l’Union internationale de banques (UIB), filiale de Société générale en Tunisie, et annonce avoir également « ouvert une réflexion stratégique sur sa participation » dans l’entité. « Cette démarche vise à explorer les options possibles permettant à l’UIB de mieux mettre en œuvre son potentiel de développement dans les années qui viennent, au bénéfice de ses actionnaires, de ses clients et des collaborateurs. Dans ce cadre, un processus non exclusif est engagé », selon la même source.

Le groupe Société générale, qui a une présence ancienne en Afrique, dont 100 ans au Maroc, 50 ans en Côte d’Ivoire ou au Sénégal, « entend concentrer ses ressources sur les marchés où il peut se positionner parmi les banques de tout premier plan, en synergie avec les autres métiers du groupe ».

Plusieurs facteurs

Au-delà des difficultés liées à la rentabilité et aux indicateurs financiers, d’autres facteurs, économiques mais aussi géopolitiques, sont pointés pour expliquer le désengagement des grandes banques françaises et britanniques sur le continent africain. Pour le cas de la France, il y a la perte d’influence économique en Afrique, l’une des principales raisons avancées par les experts. L’autre explication est à rechercher du côté de la forte concurrence qui pévaut désormais, en Afrique, avec la Chine, la Turquie et d’autres acteurs qui investissent aussi le secteur bancaire.

Sans compter l’avènement de champions bancaires africains, marocains, égyptiens, nigérians, ou sud-africains, tels que les marocains Attijariwafa bank, Bank of Africa, Banque populaire, ou Coris Bank du Burkina Faso, les anglophones de First Bank, Standard Bank Group, Absa Bank, le panafricain Ecobank, le nigérian United bank for Africa, ou Oragroup.

Jusqu’à présent, la Société générale a maintenu coûte que coûte le cap de sa présence en Afrique, au travers notamment de Grow With Africa (« croître avec l’Afrique ») sa stratégie africaine basée sur une croissance organique et non plus sur les seules acquisitions. La banque demeure présente dans 13 pays (hors Tunisie) pour des revenus d’environ 1,6 milliard d’euros.

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