Africa-Press – Guinée. Une étude génétique récente a dévoilé des détails fascinants sur les origines du peuple peul, l’une des plus anciennes et importantes communautés pastorales du continent africain.
On estime leur nombre entre 25 et 40 millions, répartis dans plus de 20 pays, s’étendant à travers la zone sahélienne, du Sénégal au Soudan, où leur culture pastorale itinérante constitue un élément distinctif du paysage humain africain.
Le peuple peul a longtemps représenté une énigme pour les anthropologues et les généticiens, en raison de caractéristiques physiques suscitant des interrogations sur ses origines diversifiées par rapport aux communautés africaines voisines.
Cette étude, publiée par Elsevier pour le compte de l’American Journal of Human Genetics, est l’une des plus vastes menées à ce jour sur les Peuls. Elle a analysé l’ADN de 1146 personnes, dont 140 Peuls issus de divers groupes pastoraux au Burkina Faso et au Mali.
Les résultats ont montré que la composition génétique des Peuls combine des origines d’Afrique subsaharienne et eurasiatique (Europe, Proche-Orient et Afrique du Nord), indiquant un métissage avec des peuples migrants remontant à environ 1800 ans.
Ce mélange fournit une preuve scientifique des vagues de contacts historiques probablement issus des migrations commerciales et culturelles à travers le Sahara, notamment par les interactions avec les habitants d’Afrique du Nord.
L’étude souligne également l’impact du mode de vie pastoral sur la formation de l’identité génétique des Peuls. Leur mobilité constante a favorisé la large diffusion de leurs gènes tout en préservant la spécificité de leur culture et une relative isolation.
Leur forte dépendance à l’élevage, alliée à leurs traditions islamiques anciennes adoptées depuis des siècles, a joué un rôle essentiel dans la consolidation de leur identité collective, à la différence des sociétés agricoles ou urbaines plus métissées.
Selon les chercheurs, ces résultats corrigent l’image stéréotypée des Peuls perçus comme un groupe « différent » sans fondement scientifique précis, et montrent qu’ils incarnent un exemple vivant de la diversité africaine résultant d’un échange culturel et génétique continu à travers les âges.
L’équipe de recherche a également appelé à poursuivre les études génétiques de terrain en Afrique, soulignant que, malgré sa richesse biologique, culturelle et linguistique, le continent reste largement sous-représenté dans les bases de données génétiques mondiales.
Pour plus d’informations et d’analyses sur la Guinée, suivez Africa-Press
