Africa-Press – Guinée. Lors d’une rencontre avec les acteurs politiques ce samedi 19 juillet à Conakry, le Premier ministre Bah Oury a abordé les grandes lignes du projet de nouvelle Constitution guinéenne. Il a appelé ses interlocuteurs à s’en approprier et à vulgariser le texte auprès de leurs concitoyens.
‘’Le CNT a pris le temps nécessaire de concertation, d’enquête pour procéder à l’élaboration d’un avant-projet de Constitution. Cet avant-projet de Constitution a été également partagé à l’ensemble des corps constitués, avec les partis politiques, les éléments de la société civile, les éléments religieux, pour savoir s’il n’y a pas des amendements ou des réajustements à opérer. Par la suite, un projet constitutionnel a été élaboré et a été remis récemment au président de la République par le président du CNT’’, a fait savoir le chef du gouvernement.
Il affirme que ‘’le président de la République, conformément aux dispositions réglementaires, a instruit le gouvernement de procéder à la vulgarisation de ce projet constitutionnel’’, avant de préciser avec insistance que ‘’cette vulgarisation n’est pas une campagne, disons, de débat autour du projet constitutionnel’’.
Selon Bah Oury, ‘’c’est une approche qui permet à l’ensemble du corps social, aux partis politiques, à tout le monde, pratiquement à tous les Guinéens, de s’approprier le texte, de le lire, d’y réfléchir, et puis de se poser des questions qui sont certes légitimes pour qu’après la campagne référendaire qui interviendra à la fin du mois d’août, qu’à ce moment-là, que la vraie campagne, une campagne puisse s’ouvrir et que les Guinéens puissent débattre, en discuter pour conforter des idées ou pour établir des interprétations qui n’étaient pas du tout en phase avec le contenu ou l’esprit du projet constitutionnel’’.
Il soutient que ‘’beaucoup de choses ont évolué dans ce projet constitutionnel. Il y a des aspects très innovants qui renforcent le processus démocratique dans notre société. Rares sont les constitutions ou les projets constitutionnels en Afrique qui donnent droit aux citoyens pour les pétitions’’.
Avant de souligner que ‘’c’est une démocratie nouvelle qu’il faudra qu’on réinvente et tous les acteurs devront s’y pencher pour faire vivre de manière concrète dans les mois, les années à venir, cette Constitution qui ouvre un champ extrêmement important pour la consolidation de la culture démocratique’’.
Le Premier ministre a insisté sur le fait que ‘’certains, il y a quelques temps de cela, craignaient que la transition ou les idées prônées aillent dans le sens de l’étouffement de l’expression des partis politiques. C’est reconnu dans ce projet que les partis politiques, la société civile sont parties intégrantes et ont un rôle constitutionnellement établi’’.
‘’D’où la nécessité de rassurer les uns et les autres que nous sommes dans une logique permettant à ce que la démocratie soit une réalité. D’autres aspects extrêmement importants vont dans le sens d’avoir des institutions qui prônent à tout moment l’équilibre. L’équilibre pour ne pas que nous soyons étouffés’’, a-t-il rassuré.
Selon toujours le chef du gouvernement, ‘’les structures doivent être en permanence dans une logique d’évolution. D’où la reconnaissance de la possibilité d’avoir des candidatures indépendantes au niveau de l’ensemble des élections nationales. Là aussi, je sais que c’est une revendication ancienne et lointaine, mais cela va être encadré par des dispositions que le CNT fera par le biais du parrainage. Donc, nous sommes dans une étape historique majeure. Votre concours, votre implication à tous les niveaux est nécessaire et vitale’’.
Tout en procédant au partage de quelques exemplaires du projet de Constitution dans la salle, M. Bah a laissé entendre que ‘’certains sauront que nous avons à tous les niveaux tiré les leçons de nos faiblesses antérieures, de nos erreurs du passé, que le projet constitutionnel nous permette de faire un cadre qualitatif majeur’’.
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